Jésus nous prend avec lui …
Laissons-nous prendre par Jésus pour aller à l’écart, et vivre une expérience privilégiée avec Lui, que nous soyons sur la montagne de nos enthousiasmes ou dans les plaines de nos découragements !
Laissons-nous surprendre, par la Lumière et la gloire de Jésus vrai homme et vrai Dieu, pour recevoir de Lui le sens de notre vie.
Laissons-nous consoler ! Une voix nous précise l’identité de Jésus : Il est « le Fils bien-aimé ». Nous sommes nous aussi les enfants bénis et aimés du Père. 
Ecoutons-le ! Ne pensons pas nous installer dans le merveilleux mais demandons-Lui plutôt la grâce d’une foi sincère et profonde pour faire ce qu’Il dit dans le quotidien de nos vies.

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. » Mt 17, 1-9

A l’inverse de Pierre qui sollicite de demeurer sur la montagne et y dresser trois tentes, Thérèse encourage sa sœur Céline à se réjouir de rester dans la vallée, dans la simplicité et l’ordinaire des jours, là où Jésus se plait à la retrouver pour mendier son amour.

Thérèse elle-même ne se trouve pas dans les hauteurs … Jésus l’invite à jouer à la banque de l’amour !! Lisons cette lettre n°142 du 6 juillet 1893. Nous y découvrirons des encouragements aussi pour vivre notre foi ! 

Oh Céline ! comme c’est facile de plaire à Jésus, de ravir son cœur, il n’y a qu’à l’aimer sans se regarder soi-même, sans trop examiner ses défauts… Ta Thérèse ne se trouve pas dans les hauteurs en ce moment mais Jésus lui apprend « à tirer profit de tout, du bien et du mal qu’elle trouve en soi ». Il lui apprend à jouer à la banque de l’amour ou plutôt, non il joue pour elle sans lui dire comment Il s’y prend car cela est son affaire et non pas celle de Thérèse, ce qui la regarde c’est de s’abandonner, de se livrer sans rien réserver, pas même la jouissance de savoir combien la banque lui rapporte. Mais après tout elle n’est pas l’enfant prodigue, ce n’est donc pas la peine que Jésus lui fasse un festin « puisqu’elle est toujours avec Lui ».
Notre Seigneur veut laisser « les brebis fidèles dans le désert ». Comme cela m’en dit long !… Il est sûr d’elles ; elles ne sauraient plus s’égarer car elles sont captives de l’amour, aussi Jésus leur dérobe sa présence sensible pour donner ses consolations aux pécheurs, ou bien s’Il les conduit sur le Thabor c’est pour peu d’instants, la vallée est le plus souvent le lieu de son repos. C’est là qu’Il prend son repos à midi. Le matin de notre vie est passé, nous avons joui des brises embaumées de l’aurore, alors tout nous souriait, Jésus nous faisait sentir sa douce présence, mais quand le Soleil a pris de la force, le bien-Aimé«nous a conduites dans son jardin, Il nous a fait recueillir la myrrhe » de l’épreuve en nous séparant de tout et de Lui-même, la colline de la myrrhe nous a fortifiées par ses parfums amers, aussi Jésus nous en a-t-Il fait redescendre et maintenant nous sommes dans la vallée, Il nous conduit doucement le long des eaux…

Céline chérie, je ne sais pas trop ce que je te dis, mais il me semble que tu vas comprendre, deviner ce que je voudrais dire. Ah ! soyons toujours la goutte de rosée de Jésus, là est le bonheur, la perfection… Heureusement que c’est à toi que je parle car d’autres personnes ne sauraient comprendre mon langage et j’avoue qu’il n’est vrai que pour bien peu d’âmes, en effet les directeurs font avancer dans la perfection en faisant faire un grand nombre d’actes de vertu et ils ont raison, mais mon directeur qui est Jésus ne m’apprend pas à compter mes actes ; Il m’enseigne à faire tout par amour, à ne Lui rien refuser, à être contente quand Il me donne une occasion de Lui prouver que je l’aime, mais cela se fait dans la paix, dans l’abandon, c’est Jésus  qui fait tout et moi je ne fais rien.

Je me sens bien unie à ma Céline, je crois que le bon Dieu n’a pas fait souvent deux âmes qui se comprennent aussi bien, jamais une note discordante. La main de Jésus qui touche une des lyres fait en même temps vibrer l’autre… Oh ! demeurons cachées dans notre divine fleur des champs jusqu’à ce que les ombres déclinent, laissons les gouttes de liqueur être appréciées des créatures puisque nous plaisons à notre Lys, restons avec bonheur sa goutte, son unique goutte de rosée !… Et pour cette goutte qui l’aura consolé pendant l’exil, que ne nous donnera-t-Il pas dans la patrie ?… Il nous le dit Lui-même : « Que celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive », ainsi Jésus est et sera notre océan… Comme le cerf altéré nous soupirons après cette eau qui nous est promise mais notre consolation est grande d’être nous aussi l’océan de Jésus, l’océan du Lys des vallées !