Jésus se laisse toucher par les cris de celui qui l’appelle. Il prend le temps d’écouter ses besoins, de tisser une relation.
« Il est beau de voir comment le Christ admire la foi de Bartimée, ayant confiance en lui.
Il croit en nous, beaucoup plus que nous croyons en nous-mêmes. » Pape François
Ai-je suffisamment confiance en moi pour laisser le Christ me regarder tel/le que je suis ? 

En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni , que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. Mc 10, 46b-52

« Les disciples de Jésus sont appelés à cela, aujourd’hui aussi : placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient, comme en Bartimée, encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur.  » Pape François

Ste Thérèse a appris la compassion de Jésus par l’exemple de ses parents, et a compris l’essentiel de ce qui met un homme debout :

Pendant les promenades que je faisais avec papa, il aimait à me faire porter l’aumône aux pauvres que nous rencontrions ; un jour nous en vîmes un qui se traînait péniblement sur des béquilles, je m’approchai pour lui donner un sou, mais ne se trouvant pas assez pauvre pour recevoir l’aumône, il me regarda en souriant tristement et refusa de prendre ce que je lui offrais. Je ne puis dire ce qui se passa dans mon cœur, j’aurais voulu le consoler, le soulager ; au lieu de cela je pensais lui avoir fait de la peine, sans doute le pauvre malade devina ma pensée, car je le vis se détourner et me sourire. Papa venait de m’acheter un gâteau, j’avais bien envie de le lui donner mais je n’osai pas, cependant je voulais lui donner quelque chose qu’il ne puisse me refuser, car je sentais pour lui une sympathie très grande, alors je me rappelai avoir entendu dire que le jour de la première communion on obtenait tout ce qu’on demandait ; cette pensée me consola et bien que je n’eusse encore que six ans, je me dis :
«Je prierai pour mon pauvre le jour de ma première communion.» Je tins ma promesse cinq ans plus tard et j’espère que le Bon Dieu exauça la prière qu’Il m’avait inspirée de Lui adresser pour un de ses membres souffrants… Ms A 15r°

Thérèse s’est laissée elle-même regardée, aimée et consolée par Jésus :

1. Pour supporter l’exil de la vallée des larmes
Il me faut le regard de mon Divin Sauveur
Ce regard plein d’amour m’a dévoilé ses charmes
Il m’a fait pressentir le Céleste bonheur
 Mon Jésus me sourit quand vers Lui je soupire.
Alors je ne sens plus l’épreuve de la foi
Le Regard de mon Dieu, son ravissant Sourire,
                Voilà mon Ciel à moi !…PN32- 1

Thérèse n’a pas eu d’autres désirs que celui de faire connaître ce cœur « juste » et compatissant de Jésus qui aime tout homme jusque dans sa fragilité. Elle l’explique au Père Roulland :

Le Seigneur est infiniment Juste et c’est cette justice qui effraye tant d’âmes qui fait le sujet de ma joie et de ma confiance… C’est parce qu’Il est juste qu’« Il est compatissant et rempli de douceur, lent à punir et abondant en miséricorde. Car Il connaît notre fragilité, Il se souvient que nous ne sommes que poussière. Comme un père a de la tendresse pour ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de nous »… O mon Frère, en entendant ces belles et consolantes paroles du Prophète-Roi, comment douter que le Bon Dieu ne puisse ouvrir les portes de son royaume à ses enfants … LT 226