SAINT JEAN DE LA CROIX L’auteur du célèbre Cantique spirituel est né en Espagne en 1542. Après sa rencontre avec Thérèse d’Avila en 1567, il est l’un des premiers frères carmes à vivre la réforme du Carmel qu’elle vient d’initier. En 1577-1578, emprisonné pendant plus de huit mois par ses frères non réformés, il compose des poèmes sublimes qui expriment l’expérience spirituelle d’une âme toute à la recherche de Dieu Après avoir longtemps assuré des charges importantes dans son Ordre, Jean est mis à l’écart en 1591 et calomnié, et meurt dans la nuit du 13 au 14 décembre. Béatifié le 25 janvier 1675 puis canonise le 27 décembre 1726, il est fêté dans l’Église le 14 décembre ; le pape Pie XI le déclare Docteur de l’Église le 24 août 1926. Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus s’est nourrie de ses écrits quand elle avait dix-sept et dix-huit ans. Il fut son principal guide pour l’élever jusqu’à ces hautes cimes du « pur amour » vers lesquelles elle ne cessait d’aspirer. Sa doctrine se retrouve très fréquemment sous la plume de la Petite Thérèse, et si l’on approfondit sa spiritualité, nous constatons sans peine qu’elle est bien la même que celle de Saint Jean de la Croix, mais mise à la portée « des petites âmes » et rendue plus attrayante, sans rien perdre de sa vigueur et de sa force. Les Oblates s’apparenteront avec le Carmel lui-même ou du moins avec son esprit ; à ce contact, l’esprit thérésien des Oblates ne pourra que gagner en solidarité et en profondeur, ce qui ne sera pas pour elle un petit avantage. D’après Père Gabriel Martin, Directoire N°49
[…]10 CONSEILS DU PAPE FRANÇOIS POUR ÊTRE SAINT 1 – Ne te défile pas ! « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté « de la porte d’à côté », de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, « la classe moyenne de la sainteté ». 2 – Ton guide pour la route : les Béatitudes. « Les Béatitudes ne sont nullement quelque chose de léger ou de superficiel, bien au contraire ; car nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil. » 3 – Tu veux aimer ? Agis.« Celui qui veut vraiment rendre gloire à Dieu par sa vie, celui qui désire réellement se sanctifier pour que son existence glorifie le Saint, est appelé à se consacrer, à s’employer, et à s’évertuer à essayer de vivre les œuvres de miséricorde. » 4 – Cultive l’humilité. « L’humilité ne peut s’enraciner dans le cœur qu’à travers les humiliations. Sans elles, il n’y a ni humilité ni sainteté. Si tu n’es pas capable de supporter et de souffrir quelques humiliations, tu n’es pas humble et tu n’es pas sur le chemin de la sainteté. La sainteté que Dieu offre à son Église vient à travers l’humiliation de son Fils. Voilà le chemin ! » 5 – Sois dans la joie. « Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Tout en demeurant réaliste, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. » 6 – Ose évangéliser. « En même temps, la sainteté est parrhèsia : elle est audace, elle est une incitation à l’évangélisation qui laisse une marque dans ce monde. » 7 – Ne te résigne jamais ! « A causer de l’accoutumance, nous n’affrontons plus le mal et nous permettons que les choses « soient ce qu’elles sont », ou que certains ont décidé qu’elles soient. Mais laissons le Seigneur venir nous réveiller, nous secouer dans notre sommeil, nous libérer de l’inertie. Affrontons l’accoutumance, ouvrons bien les yeux et les oreilles, et surtout le cœur, pour nous laisser émouvoir par ce qui se passe autour de nous et par le cri de la Parole vivante et efficace du Ressuscité. » 8 – Prie chaque jour. Et recommence. « Je ne crois pas dans la sainteté sans prière, bien qu’il ne s’agisse pas nécessairement de longs moments ou de sentiments intenses. » « J’ose donc te demander : Y a-t-il des moments où tu te mets en sa présence en silence, où tu restes avec lui sans hâte, et tu te laisses regarder par lui ? Est-ce que tu laisses son feu embraser ton cœur ? Si tu ne lui permets pas d’alimenter la chaleur de son amour et de sa tendresse, tu n’auras pas de feu, et ainsi comment pourras-tu enflammer le cœur des autres par ton témoignage et par tes paroles ? » 9 – Prépare-toi au combat. « La vie chrétienne est un combat permanent. Il faut de la force et du courage pour résister aux tentations du diable et annoncer l’Évangile. Cette lutte est très belle, car elle nous permet de célébrer chaque fois le Seigneur vainqueur dans notre vie. » 10 – Apprends à discerner ce que Dieu veut pour toi. « Comment savoir si une chose vient de l’Esprit Saint ou si elle a son origine dans l’esprit du monde ou dans l’esprit du diable ? Le seul moyen, c’est le discernement qui ne requiert pas seulement une bonne capacité à raisonner ou le sens commun. C’est aussi un don qu’il faut demander. » « Souvent, cela se joue dans les petites choses, dans ce qui parait négligeable, parce que la grandeur se montre dans ce qui est simple et quotidien. » Cf. « Gaudete et Exultate » Pape François
[…]Le Royaume est proche… « Tenez-vous prêts ! » Jean-Baptiste lance une invitation à la conversion d’une manière énergique, à ceux qui se présentent au baptême. En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes :‘Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas.» Mt 3, 1-12 La semaine dernière, nous étions invités à nous tenir prêts et à nous revêtir du Christ pour mener le combat de la lumière. L’appel d’aujourd’hui va plus loin et nous engage davantage, même si les invectives de Jean-Baptiste peuvent nous décourager si l’on s’arrête à l’image d’un Dieu jugeant nos vies selon nos actes « qui ont tous des tâches ! » Désireuse toujours de comprendre et de s’approcher au plus près du cœur de Dieu, Thérèse ne s’arrête pas à ce visage sévère, et continue à chercher. Elle lit dans le prophète Isaïe : « Dieu ne jugera pas d’après les apparences, il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays… » Alors, Thérèse peut écrire au Père Roulland : Je sais que le Seigneur est infiniment Juste et c’est cette justice qui effraye tant d’âmes qui fait le sujet de ma joie et de ma confiance. Etre juste, ce n’est pas seulement exercer la sévérité pour punir les coupables, c’est encore reconnaître les intentions droites et récompenser la vertu. J’espère autant de la justice du Bon Dieu que de sa miséricorde. C’est parce qu’Il est juste qu’ «Il est compatissant et rempli de douceur, lent à punir et abondant en miséricorde. Car Il connaît notre fragilité, Il se souvient que nous ne sommes que poussière. Comme un père a de la tendresse pour ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de nous … L.T. 226 Avec la grâce de l’Esprit, laissons le Seigneur façonner notre coeur pour qu’Il fasse de nous, des artisans de justice.
[…]Tenez-vous prêt ! Pendant ce temps de l’Avent, pour nous préparer à accueillir l’Enfant-Jésus, laissons résonner quelques mots dans nos cœurs tout au long de ces semaines ; ils baliseront le chemin nous conduisant à la Rencontre de notre Sauveur. IL VIENT LE SAUVEUR… « TENEZ-VOUS PRÊTS… » Dieu s’invite dans notre vie au moment où nous ne nous y attendons pas ! Combien de récits de conversion en témoignent ! Se tenir prêt en étant tout entier à son « ouvrage », dans le moment présent, mais le cœur aux aguets pour reconnaître celui qui vient à l’improviste, le cœur prêt à ouvrir la porte au Fils de l’homme, c’est à dire à Jésus Sauveur, dont le seul désir est de nous faire partager sa vie. Qu’allons-nous entreprendre pour Lui faire de la place? En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. Alors deux hommes seront aux champs :l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Mt 24,37-44 Au Carmel, du temps de Thérèse, seules les Carmélites assistaient à la cérémonie de profession religieuse, qui scelle l’alliance entre la Sœur et son Seigneur. Pour cet événement, Thérèse, sous forme humoristique a écrit un faire-part d’invitation à ses noces « avec Jésus le Verbe de Dieu ». Et elle termine : N’ayant pu vous inviter à assister à la bénédiction nuptiale qui leur a été donnée sur la montagne du Carmel (la cour céleste seule y étant admise), vous êtes néanmoins priés de vous rendre au retour de noces qui aura lieu demain jour de l’Eternité, auquel Jésus fils de Dieu viendra sur les nuées du Ciel pour juger les vivants et les morts (l’heure étant encore incertaine vous êtes invités à vous tenir prêts et à veiller). L.T. 118 Thérèse nous encourage à nous tenir prêts… pour participer au retour des noces du Fils de l’homme avec elle mais aussi avec l’humanité toute entière et donc chacun de nous. Mais comment se tenir prêts ? St Paul nous donne la réponse : Frères, vous le savez : c’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ. Rm 13, 11-14a Ensemble, entrons dans ce temps de l’Avent ! Tenons-nous prêts…
[…]En 1909 Céline Martin, Soeur Geneviève de la Ste Face, a 40 ans. L’autobiographie de sa sœur Thérèse, l’histoire d’une âme, se répand dans le monde et son procès de béatification va s’ouvrir bientôt. C’est alors que la Prieure du Carmel lui demande d’écrire sa propre autobiographie. Dans ce récit plein de vie et d’humour elle raconte, de sa naissance à sa vie au Carmel, les chemins déroutants par lesquels Jésus la conduite. L’autobiographie inédite de Céline apporte un regard nouveau sur la personnalité de Thérèse. Aux scènes relatées dans Histoire d’une âme, Céline confie d’autres anecdotes sur sa vie au Carmel. Dans cet écrit, sa petite sœur tient une place centrale, tant elle la chérissait et admirait ses vertus, allant jusqu’à voir en elle une figure de sainteté proche de la Sainte Vierge : « Si je n’ai point vu le modèle, j’aime à me persuader que j’ai vu la copie. » Après sa mort, c’est Céline qui plaida sa cause en canonisation en défendant au procès ecclésiastique sa « petite voie » si novatrice : « Ce n’était pas ma sœur que je voulais faire monter sur les autels, mais l’instrument dont le bon Dieu s’était servi pour montrer aux âmes “la voie de l’enfance spirituelle” afin qu’il produise tout l’effet pour lequel il avait été créé. » En promulguant le décret sur l’héroïcité des vertus de Thérèse, le pape Benoît XV saluera cette « voie de la confiance et de l’abandon ». Bonne lecture pour aller de découvertes en découvertes. « Autobiographie de la sœur et novice de la Petite Thérèse. Histoire d’un tison arraché du feu. » Edition du Carmel. 386 pages. 20 Euros
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