En ce mois de mai, contemplons Marie avec les yeux de Ste Thérèse, en méditant l’Evangile de Luc (Lc 1,26-38) Marie, qui est-elle ? Une villageoise de Nazareth, une jeune fille inconnue toute à l’écoute du Seigneur. « Sa vie a été si simple » nous dit Ste Thérèse (DE 21.08) Elle est là auprès des siens avec Anne et Joachim. Elle est promise à Joseph, un homme de la maison de David. « Je sais qu’à Nazareth, tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus, point de ravissement, de miracles, d’extases, le nombre des petits est bien grand sur la terre, ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux. C’est par la voie commune, qu’il te plait à marcher pour les guider aux Cieux. » PN 54-17 « Ce qui me fait du bien quand je pense à la Sainte Vierge, c’est de m’imaginer sa vie toute ordinaire, les femmes du pays venaient lui parler familièrement. Tout dans sa vie s’est fait comme dans la nôtre. » DE 20.08 → Comme Marie, nous n’avons pas besoin d’accomplir des œuvres éclatantes pour aimer, là où nous sommes. ….. ♦♦♦ « Je vous salue Marie, pleine de grâce… » Et pour Dieu, qui es-tu ? Si l’on regarde le contexte politique, rien ne laissait présager à Nazareth la venue du Messie. Cependant, le peuple juif espérait un libérateur, un Messie. Marie aussi, espérait, elle le savait par les Ecritures. Mais quand et où ? « L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. » Lc 1, 26 Dieu prend l’initiative, il propose. Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisit. → Comme Marie, espérons chaque jour la venue du Seigneur, méditons l’Evangile pour entrevoir sa présence à nos côtés. « C’est par-dessus tout l’Evangile qui m’entretient pendant mes oraisons, en lui je trouve tout ce qui est nécessaire à ma petite âme, j’y découvre toujours de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux… » Ms A, 83v° … ♦♦♦ « Je vous salue Marie, pleine de grâce… » Avec Ste Thérèse, contemplons trois attitudes de Marie ….. * L’ humilité. L’ange vient solliciter Marie, il lui dit : « Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi,…, à cette parole elle fut toute bouleversée et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. » Lc 1, 28-29 Benoît XVI écrit dans Jésus de Nazareth : « Devant Dieu, Marie, Joseph, les 12, ne se glorifient pas, ils savent intérieurement qu’ils sont pauvres, leurs mains s’ouvrent prêtes à s’abandonner à la bonté de Dieu qui donne » « Tu me le fais sentir, ce n’est pas impossible de marcher sur tes pas, Ô Reine des élus, l’étroit chemin du Ciel, tu l’as rendu visible en pratiquant toujours les plus humbles vertus. Auprès de toi, Marie, j’aime à rester petite, des grandeurs d’ici-bas, je vois la vanité. » PN 54-6 ….. * La simplicité « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin. » Marie ne se laisse pas éblouir mais cette annonce l’interroge. Elle demande des explications : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » La réponse de l’Ange : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre, c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et il sera appelé Fils de Dieu. » Elle demandait ce qu’elle devait faire, l’ange lui dit que Dieu va agir en elle. Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » « Lorsqu’un ange du Ciel t’offre d’être la Mère du Dieu qui doit régner toute l’éternité, je comprends que ton âme, humble et douce vallée, peut contenir Jésus, l’Océan de l’Amour. » PN 54-3 * L’abandon dans la confiance. Marie accueille librement cette réponse par un acte de Foi et d’amour. « Voici la servante du Seigneur » Elle ne peut comprendre, elle s’abandonne à l’impossible et devient l’instrument d’un projet qui la dépasse. « Oh ! je t’aime, Marie, te disant la servante du Dieu que tu ravis par ton humilité. Cette vertu cachée te rend toute-puissante, elle attire en ton cœur la Sainte Trinité. Alors l’Esprit d’Amour te couvrant sous son ombre, le Fils égal au Père en toi s’est incarné. » PN 54-4 La foi de Marie est un chemin pour notre foi. En attendant le Ciel, ô Mère chérie, je veux vivre avec toi, te suivre chaque jour. Mère en te contemplant je me plonge ravie, découvrant dans ton cœur des abîmes d’amour. PN 54.18 … ♦♦♦ « Je vous salue Marie, pleine de grâce… » → Ecoutons quelques versets de cette poésie chantée par Natacha St Pier click ici pour lire, en entier, la Poésie 54 https://www.youtube.com/watch?v=YAiFmtVImqo
[…]Et si nous entrions en carême avec Ste Thérèse ? Elle nous redit le sens profond de ce temps privilégié offert par l’Eglise. La charité oriente toutes nos « résolutions ». Laissons sa sœur Geneviève nous partager ses souvenirs. Sur la charité, notre sainte petite Sœur ne tarissait jamais. Elle me communiqua la lumière qu’elle avait reçue en lisant ce passage d’Isaïe 58 : « Le jeûne que je demande consiste-t-il à faire qu’un homme afflige son âme pendant un jour, qu’il prenne le sac et la cendre ? Est-ce là ce que nous appelons un jeûne et un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne que j’approuve, n’est-ce pas plutôt celui-ci ? Rompez les chaînes de l’impiété, déchargez de leurs lourds fardeaux ceux qui en sont accablés, renvoyez libres ceux qui sont opprimés et brisez tout ce qui charge les autres. Partagez votre pain avec celui qui a faim et faites entrer dans votre maison les pauvres et ceux qui ne savent pas où se retirer. Lorsque vous verrez un homme nu, revêtez-le et ne méprisez pas votre propre chair. » Et reprenant chacune de ces expressions, elle me les expliquait en me disant qu’il y avait, à l’égard de ces âmes, une bien plus grande charité à pratiquer qu’à l’égard des corps : Il y a des pauvres partout, des âmes faibles, malades, opprimées…Eh bien ! Prenez leurs fardeaux. Renvoyez-les libres, c’est-à-dire quand on parle devant vous de quelque défaut de vos Sœurs, n’ajoutez jamais… Adroitement, car quelquefois il n’est pas à propos de contredire, mettez leurs vertus en balance, renvoyez libres ceux qui sont opprimés et brisez tout ce qui charge les autres. Partagez votre pain, c’est-à-dire donnez de vous-même, faites entrer dans votre maison, prodiguez-vous, donnez de vos biens : votre tranquillité, votre repos à ceux qui ne savent où se retirer, qui sont pauvres. Et poursuivant sa citation : « Alors votre lumière éclatera comme l’aurore, vous recouvrerez bientôt votre santé, votre justice marchera devant vous et la gloire du Seigneur vous protégera. Alors, vous invoquerez le Seigneur et il vous exaucera. Vous crierez et il vous dira : me voici. Si vous détruisez les chaînes parmi vous, si vous cessez d’étendre la main et de dire des paroles outrageantes, si vous assistez le pauvre avec effusion, si vous consolez l’âme affligée, la lumière se lèvera pour vous dans les ténèbres et vos ténèbres deviendront comme le midi, le Seigneur vous donnera pour toujours le repos, il remplira votre âme de splendeur; il ranimera vos os; vous deviendrez comme un jardin toujours arrosé et comme une fontaine dont les eaux ne tarissent jamais. (Ce passage a été appliqué par l’Eglise à la sainte elle-même, dans l’office liturgique de sa fête: antienne du Benedictus.) Les lieux déserts depuis des siècles seront remplis d’édifices; vous relèverez les fondements abandonnés pour une longue suite d’années et l’on dira de vous que vous réparez les murailles et que vous rendez les chemins sûrs. » Elle continuait : Vous venez d’entendre la récompense ! Si vous cessez de dire des paroles peu charitables, si vous brisez les chaînes des âmes captives par votre douceur et votre affabilité; si vous assistez les âmes pauvres et délaissées avec effusion, c’est-à-dire avec cœur, avec amour, avec désintéressement, si vous consolez ceux qui souffrent, vous recouvrerez votre santé intérieure, votre âme ne languira plus. Votre justice marchera devant vous. Mais comme ces œuvres pour être profitables doivent demeurer cachées, comme le propre de la vertu, semblable à l’humble violette, est d’embaumer sans que les créatures sachent d’où vient ce parfum : la gloire du Seigneur vous protégera, pas votre gloire propre, mais la gloire du Seigneur ! Et le Seigneur vous exaucera, Il vous donnera le repos, une lumière se lèvera pour vous dans les ténèbres et vos ténèbres deviendront pour vous comme le midi, non pas que les ténèbres disparaîtront car les épreuves ne peuvent manquer à une âme, mais vos ténèbres seront lumineuses…et vous aurez la paix, la joie, une clarté brillera toujours pour vous-même, au milieu de la nuit intérieure. Vous deviendrez comme un jardin toujours arrosé, comme une fontaine dont les eaux ne tarissent jamais, à laquelle toutes les âmes, toutes les créatures puisent sans lui faire tort. Mais ce n’est pas tout, prêtez attention à la dernière récompense : Les lieux déserts depuis des siècles seront remplis d’édifices, vous relèverez les fondements. Qu’est-ce à dire ? Comment, en pratiquant la charité, l’amour du prochain, puis-je bâtir des édifices ! Cela ne se ressemble pas, n’a aucun rapport ?…Et pourtant les anges dans le ciel diront de vous que vous réparez les murailles et que vous rendez les chemins sûrs…En disant cela, elle me regardait avec enthousiasme…Quel mystère ! Par nos petites vertus, notre charité pratiquée dans l’ombre, nous convertissons au loin les âmes…nous aidons les missionnaires…et même, au dernier jour, on dira peut-être que nous avons bâti des demeures matérielles à Jésus et préparé ses voies… Conseils et Souvenirsjeune
[…]Aimer et croire ! Voilà comment Dieu veut se manifester : en habitant le cœur de ceux qui l’accueillent et croient en Lui. Ainsi, à ceux qui deviennent ses amis, Jésus promet l’Esprit Saint et donne sa Paix! « Ce qui nous est demandé, c’est de nous confier en lui, de correspondre au don de son amour par une vie bonne, faite d’actions animées par la foi et par l’amour », nous rappellait le Pape François. En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. » Jn 14, 23-29 La foi de Thérèse a comme point d’appui : JESUS SEUL. Elle a éprouvé que tout vient de Jésus et son combat est de lutter contre tout ce qui l’empêcherait de croire. C’est à Toi seul JESUS que je m’attache C’est en tes bras que j’accours et me cache Je veux t’aimer comme un petit enfant Je veux lutter comme un guerrier vaillant. PN 36 Au soir d’Amour, parlant sans parabole, Jésus disait : «Si quelqu’un veut m’aimer Toute sa vie, qu’il garde ma Parole Mon Père et moi viendrons le visiter. Et de son cœur faisant notre demeure Venant à lui, nous l’aimerons toujours! Rempli de paix, nous voulons qu’il demeure En notre Amour!…» PN 17,1
[…]Être glorifié… Quand nous regardons et écoutons ce qui se vit autour de nous, nous pouvons avoir une petite idée de ce que veut dire « être glorifié »: avoir réussi, être une star, un super-héros que tout le monde regarde avec admiration, et envie… Comme si souvent, l’Évangile vient à contre-courant de la pensée du monde, et nous indique un tout autre chemin. Jésus, alors qu’il sait qu’il va mourir, annonce à ses disciples qu’il va être glorifié. Il essaie de faire comprendre à ses disciples ce chemin tout autre de la gloire, sommet de l’Amour… Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara: maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Jn 13, 31-33a.34-35 Thérèse dans le quotidien de son Carmel éprouve de la difficulté à aimer certaines de ses sœurs ; elle ne craint pas de l’écrire. Ainsi, elle nous transmet comment elle s’est laissée guider par Jésus dans la voie de l’amour fraternel. Faisons nôtre sa prière pour demander au Seigneur de nous apprendre à aimer, afin de prendre notre place dans le combat de l’Amour… Lorsque Jésus fit à ses apôtres un commandement nouveau, SON COMMANDEMENT A LUI, comme Il le dit plus loin, ce n’est pas d’aimer le prochain comme soi-même qu’Il parle mais de l’aimer comme Lui, Jésus, l’a aimé, comme Il l’aimera jusqu’à la consommation des siècles… Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C’est parce que vous vouliez m’accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. – Oh! que je l’aime puisqu’il me donne l’assurance que votre volonté est d’aimer en moi tous ceux que vous me commandez d’aimer !… Oui je le sens, lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. […] Lorsque je veux augmenter en moi cet amour, lorsque surtout le démon essaie de me mettre devant les yeux de l’âme les défauts de telle ou telle sœur qui m’est moins sympathique, je m’empresse de rechercher ses vertus, ses bons désirs, je me dis que si je l’ai vue tomber une fois elle peut bien avoir remporté un grand nombre de victoires qu’elle cache par humilité, et que même ce qui me paraît une faute peut très bien être à cause de l’intention un acte de vertu. Ms C. 12 v°
[…]En 1909 Céline Martin, Soeur Geneviève de la Ste Face, a 40 ans. L’autobiographie de sa sœur Thérèse, l’histoire d’une âme, se répand dans le monde et son procès de béatification va s’ouvrir bientôt. C’est alors que la Prieure du Carmel lui demande d’écrire sa propre autobiographie. Dans ce récit plein de vie et d’humour elle raconte, de sa naissance à sa vie au Carmel, les chemins déroutants par lesquels Jésus la conduite. L’autobiographie inédite de Céline apporte un regard nouveau sur la personnalité de Thérèse. Aux scènes relatées dans Histoire d’une âme, Céline confie d’autres anecdotes sur sa vie au Carmel. Dans cet écrit, sa petite sœur tient une place centrale, tant elle la chérissait et admirait ses vertus, allant jusqu’à voir en elle une figure de sainteté proche de la Sainte Vierge : « Si je n’ai point vu le modèle, j’aime à me persuader que j’ai vu la copie. » Après sa mort, c’est Céline qui plaida sa cause en canonisation en défendant au procès ecclésiastique sa « petite voie » si novatrice : « Ce n’était pas ma sœur que je voulais faire monter sur les autels, mais l’instrument dont le bon Dieu s’était servi pour montrer aux âmes “la voie de l’enfance spirituelle” afin qu’il produise tout l’effet pour lequel il avait été créé. » En promulguant le décret sur l’héroïcité des vertus de Thérèse, le pape Benoît XV saluera cette « voie de la confiance et de l’abandon ». Bonne lecture pour aller de découvertes en découvertes. « Autobiographie de la sœur et novice de la Petite Thérèse. Histoire d’un tison arraché du feu. » Edition du Carmel. 386 pages. 20 Euros
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