Habituellement, le jour de la fête d’une personne qui m’est chère, je lui adresse une carte de vœux, en y mettant tout mon cœur pour lui faire plaisir ! Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se passe me semble-t-il. Thérèse me dit :
C’est à moi de faire plaisir à tous ceux qui m’aiment. Je veux votre bonheur et je veux vous redire encore le secret de ma joie. Comme moi, écoutez au fond de votre cœur l’appel que murmure Dieu, notre Père : ‘Tu es mon enfant, et je t’ai donné mon Enfant, Jésus, pour que tu lui ressembles’. Comme les disciples l’ont fait, viens à Lui, approche-toi de Lui, écoute ce qu’Il te dit et deviens enfant !
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. »
Mt 18, 1-4
Ce petit enfant, placé au milieu des disciples, au milieu de nous, n’est-il-pas Jésus lui-même ! Accueille-le, Lui l’Enfant du Père…Il réveillera en toi ce cœur d’enfant enseveli sous ses prétentions d’autonomie, de grandissement, de puissance. Il t’ éveillera… et t’invitera à devenir ce que tu es : enfant du Père, comme lui est ce qu’il est, l’Enfant du Père. A l’appel du Père et de Jésus, tu es invité à donner ta libre réponse…
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L’APPEL DU PERE
Depuis toujours, dans son Mystère éternel, le Père nous appelle… le Père nous veut. (Cf Eph. 1,3-5). Il y a en nous une affinité originelle avec notre Père, un attrait fondamental vers notre Père. Nous sommes nés de Dieu. Nous sommes engendrés de Dieu.
Nous sommes fondamentalement enfants du Père. Notre enfance spirituelle nous travaille. Le vouloir du Père nous attire à lui (Jn. 6, 44). L’appel du Père enracine en nous un appel au Père.
C’est comme si sourdait au plus profond de notre être, une incessante déclaration d’amour paternel : « Tu es mon enfant. » Une déclaration qui attend une réponse à la même profondeur d’être et d’amour… Une déclaration qui attend : « Tu es mon Père. » Mais si la déclaration d’amour paternel ne peut cesser, car éternel est l’amour qui la provoque, elle est en éternelle attente d’une réponse qui ne peut surgir spontanément, car l’homme a décidé un jour, de prendre son autonomie et d’exister en cessant d’être enfant.
C’est tout le drame de l’homme qui a préféré s’identifier à son néant pour être autonome, plutôt que de s’identifier à son Dieu et Père, pour être son enfant et tout recevoir de lui. Notre caractéristique d’homme est bien dans ce drame toujours possible. Nous pouvons continuer à exister en refusant d’être enfants de Dieu.
Mais l’appel qui jaillit au cœur de Dieu, n’a jamais pu se taire. Il continue à murmurer, insensiblement, au fond de chaque être d’homme : Tu es mon enfant, et c’est pour que nous puissions entendre son murmure de Père qu’il nous a donné son enfant, Celui en qui la réponse ne se tait pas.
La présence de Jésus, l’accueil de l’Enfant du Père, nous offre notre réponse au Père, nous redonne notre murmure filial. Il le fait en réveillant ce cœur d’enfant enseveli sous ses prétentions d’autonomie, de grandissement, de puissance. Il le fait en nous éveillant à ce que nous sommes vraiment :
« En vérité je vous le dis, si vous ne RETOURNEZ A L’ETAT DES ENFANTS, vous ne pouvez entrer dans le Royaume des Cieux » (Mt. 18, 4).
Et, devant le détournement foncier de notre jugement, qui ne cherche qu’à nous grandir, il nous rectifie :
« Qui se fera petit comme ce PETIT ENFANT-là voilà le plus grand dans le Royaume des Cieux » (Mt. 18, 5).
Jésus nous invite donc impérativement à devenir ce que nous sommes : enfants du Père, comme lui est ce qu’il est, l’Enfant du Père. Il nous y invite en nous en donnant le pouvoir, car nul ne peut, de lui-même, opérer ce retournement. Il faut se livrer à l’Esprit, car seul l’esprit filial que Jésus verse dans notre sein (Jn. 7, 38) est capable d’opérer la parfaite identification de notre existence humaine avec l’appel du Père qui nous habite secrètement et nous constitue son enfant.
Toute notre réponse au Père est alors dans l’accueil de son Fils, qui nous donne pouvoir de devenir enfants du Père en nous donnant son Esprit (Jn. 1, 12).
Toute notre réponse au Père est dans l’accueil de l’Esprit dont le travail est essentiellement de concevoir l’Enfant du Père, que ce soit dans le Mystère du Père lui-même, ou bien dans le sein de Marie, ou bien au cœur de l’Eglise, et en chaque cœur qui dit « Oui », à l’appel du Père.
Long enfantement ! Longue maturation ! Nous sommes des enfants dégénérés, révoltés. Et l’éducation qu’entreprend l’Esprit, provoque des drames en nous. L’opération de l’Esprit-Saint pour nous refaire enfants, se heurte à des résistances. Il faut que l’Esprit démolisse nos fausses puissances, en soufflant en ouragan, ébranle nos fausses fondations en des tremblements de terre, brûle nos fausses images de Dieu… et de nous-mêmes. Notre croissance d’enfants de Dieu, passe par de multiples rapetissements jusqu’à ce que, peu à peu, notre existence ne respire que de notre relation à notre Père, et ne devienne, comme celle de Jésus, que réponse au Père, appel au Père, louange du Père, obéissance au Père, réalisation des vouloirs du Père. Jusqu’à ce que nous soyons uniquement ce que nous sommes vraiment : enfants du Père, au point que notre souffle d’homme. ne soit plus que notre murmure d’enfant de Dieu : Père !
C’est l’œuvre de l’Esprit de l’Enfant du Père.
Merci « Thérèse » pour le cadeau que tu nous offres en nous faisant comprendre, comme tu l’as fait pour l’Abbé Bellière, comment naviguer sur la mer orageuse du monde avec l’abandon et l’amour d’un enfant qui sait que son Père le chérit et ne saurait le laisser seul à l’heure du danger. LT258
Laissons-nous toucher par ce que Thérèse répond à Mère Agnès, sa sœur Pauline, qui, dans les dernières semaines de sa vie, la questionne : Je lui demandais le soir pendant Matines ce qu’elle entendait par « rester petite enfant devant le bon Dieu. » Elle me répondit :
C’est reconnaître son néant, attendre tout du bon Dieu, comme un petit enfant attend tout de son père ; c’est ne s’inquiéter de rien, ne point gagner de fortune. Même chez les pauvres, on donne à l’enfant ce qui lui est nécessaire, mais aussitôt qu’il grandit son père ne veut plus le nourrir et lui dit : Travaille maintenant, tu peux te suffire à toi-même.
C’est pour ne pas entendre cela que je n’ai pas voulu grandir, me sentant incapable de gagner ma vie, la vie éternelle du Ciel. Je suis donc restée toujours petite, n’ayant d’autre occupation que celle de cueillir des fleurs, les fleurs de l’amour et du sacrifice, et de les offrir au bon Dieu pour son plaisir.
Etre petit, c’est encore ne point s’attribuer à soi-même les vertus qu’on pratique, se croyant capable de quelque chose, mais reconnaître que le bon Dieu pose ce trésor dans la main de son petit enfant pour qu’il s’en serve quand il en a besoin ; mais c’est toujours le trésor du bon Dieu. Enfin, c’est de ne point se décourager de ses fautes, car les enfants tombent souvent, mais ils sont trop petits pour se faire beaucoup de mal.» DE 6.08.97
Ceux qui auront suivi la voie d’enfance spirituelle garderont toujours les charmes de l’enfance. DE 13.07.97
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« Me voici, Seigneur, me voici comme un enfant… »
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