Si tu avais été là…
Quoi de plus douloureux que la perte d’un être cher ? Comment réagir face à toutes les remarques du genre : Si ton Dieu existait, il aurait pu le guérir ? Regardons Jésus pleurer d’abord la mort de son ami. Il est au côté de ceux qui souffrent, lui qui va à son tour connaître la souffrance et la mort avant de nous ouvrir les portes de la vie éternelle.
Un homme était tombé malade. C’était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. (Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.) Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : «Seigneur, celui que tu aimes est malade.» En apprenant cela, Jésus dit : «Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié.» Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l’endroit où il se trouvait ; alors seulement il dit aux disciples : «Revenons en Judée.» Les disciples lui dirent : «Rabbi, tout récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ?» Jésus répondit : «Ne fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui.» Après ces paroles, il ajouta : «Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je m’en vais le tirer de ce sommeil.» Les disciples lui dirent alors : «Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé.» Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil, tandis qu’il parlait de la mort. Alors il leur dit clairement : «Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui!» Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) dit aux autres disciples : «Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui !»
Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem — à une demi-heure de marche environ — beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus : «Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas.» Jésus lui dit : «Ton frère ressuscitera.» Marthe reprit : «Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection.» Jésus lui dit : «Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?» Elle répondit : «Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde.»
Ayant dit cela, elle s’en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : «Le Maître est là, il t’appelle.» Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus. Il n’était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Elle arriva à l’endroit où se trouvait Jésus ; dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : «Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.»
Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d’une émotion profonde. Il demanda : «Où l’avez-vous déposé ?» Ils lui répondirent : «Viens voir, Seigneur.» Alors Jésus pleura. Les Juifs se dirent : «Voyez comme il l’aimait !» Mais certains d’entre eux disaient : «Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ?» Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : «Enlevez la pierre.» Marthe, la sœur du mort, lui dit : «Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu’il est là.»
Alors Jésus dit à Marthe : «Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu.» On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : «Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais si j’ai parlé, c’est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé.» Après cela, il cria d’une voix forte : «Lazare, viens dehors !» Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : «Déliez-le, et laissez-le aller.» Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui. Jn 11, 1- 45
Thérèse a souvent parlé du Ciel comme lieu de paix, d’amour, de communion avec tous les hommes et où chacun vivra pleinement sa vocation d’enfant de Dieu.
Une fois je m’étonnais de ce que le Bon Dieu ne donne pas une gloire égale dans le Ciel à tous les élus, et j’avais peur que tous ne soient pas heureux ; alors Pauline me dit d’aller chercher le grand » verre à Papa « et de le mettre à côté de mon tout petit dé, puis de les remplir d’eau, ensuite elle me demanda lequel était le plus plein. Je lui dis qu’ils étaient aussi pleins l’un que l’autre et qu’il était impossible de mettre plus d’eau qu’ils n’en pouvaient contenir. Ma Mère chérie me fit alors comprendre qu’au Ciel le Bon Dieu donnerait à ses élus autant de gloire qu’ils en pourraient porter et qu’ainsi le dernier n’aurait rien à envier au premier. Ms A, 19v
Mais je sais que la terre est le lieu de notre exil, nous sommes des voyageuses qui cheminons vers notre patrie, qu’importe si la route que nous suivons n’est pas la même puisque le terme unique sera le Ciel, c’est là que nous serons réunies pour ne plus nous quitter, c’est là que nous goûterons éternellement les joies de la famille. LT 148
Elle sait que sa mort approche ; elle partage simplement sa réflexion et ses sentiments.
On me dit que j’aurai peur de la mort. Cela se peut bien. Il n’y en a pas une ici plus défiante que moi de ses sentiments. Je ne m’appuie jamais sur mes propres pensées ; je sais combien je suis faible ; mais je veux jouir du sentiment que le bon Dieu me donne maintenant. Il sera toujours temps de souffrir du contraire. DE 20 mai 1
Notre Seigneur est mort sur la Croix, dans les angoisses, et voilà pourtant la plus belle mort d’amour. C’est la seule qu’on ait vue, on n’a pas vu celle de la Sainte Vierge. Mourir d’amour ce n’est pas mourir dans les transports. Je vous l’avoue franchement, il me semble que c’est ce que j’éprouve. DE 4 juillet 2
Thérèse fait la promesse de ne pas rester inactive lorsqu’elle sera au ciel :
Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Eglise et les âmes, je le demande au bon Dieu et je suis certaine qu’Il m’exaucera. Les Anges ne sont-ils pas continuellement occupés de nous sans jamais cesser de voir la Face divine, de se perdre dans l’Océan sans rivages de l’Amour ? Pourquoi Jésus ne me permettrait-Il pas de les imiter ?
Mon Frère, vous voyez que si je quitte déjà le champ de bataille, ce n’est pas avec le désir égoïste de me reposer, la pensée de la béatitude éternelle fait à peine tressaillir mon cœur, depuis longtemps la souffrance est devenue mon Ciel ici-bas et j’ai vraiment du mal à concevoir comment je pourrai m’acclimater dans un Pays où la joie règne sans aucun mélange de tristesse. Il faudra que Jésus transforme mon âme et lui donne la capacité de jouir, autrement je ne pourrai supporter les délices éternelles.
Ce qui m’attire vers la Patrie des Cieux, c’est l’appel du Seigneur, c’est l’espoir de l’aimer enfin comme je l’ai tant désiré et la pensée que je pourrai le faire aimer d’une multitude d’âmes qui le béniront éternellement. LT 254
Thérèse ne veut pas nous laisser orphelin. Elle continuera à nous accompagner pour progresser sur sa petite voie de confiance et d’amour.
Quand je serai au port je vous enseignerai, cher petit frère de mon âme, comment vous devrez naviguer sur la mer orageuse du monde avec l’abandon et l’amour d’un enfant qui sait que son Père le chérit et ne saurait le laisser seul à l’heure du danger. Ah ! que je voudrais vous faire comprendre la tendresse du Cœur de Jésus, ce qu’il attend de vous. Dans votre lettre du 14 vous avez fait tressaillir doucement mon cœur, j’ai compris plus que jamais à quel point votre âme est sœur de la mienne puisqu’elle est appelée à s’élever vers Dieu par l’ASCENSEUR de l’amour et non pas à gravir le rude escalier de la crainte… Je ne m’étonne en aucune façon que la pratique de la familiarité avec Jésus vous semble un peu difficile a réaliser ; on ne peut y arriver en un jour, mais j’en suis sûre, je vous aiderai beaucoup plus à marcher par cette voie délicieuse quand je serai délivrée de mon enveloppe mortelle, et bientôt comme St Augustin vous direz : L’amour est le poids qui m’entraîne. LT 258
Moi qui ne suis pas pour rien votre petite sœur, je vous promets de vous faire goûter après mon départ pour l’éternelle vie ce qu’on peut trouver de bonheur à sentir près de soi une âme amie. LT 261
Je vous avoue, mon petit frère, que nous ne comprenons pas le Ciel de la même manière. Il vous semble que participant à la justice, à la sainteté de Dieu, je ne pourrai comme sur la terre excuser vos fautes. Oubliez-vous donc que je participerai aussi à la miséricorde infinie du Seigneur ? Je crois que les Bienheureux ont une grande compassion de nos misères, ils se souviennent qu’étant comme nous fragiles et mortels, ils ont commis les mêmes fautes, soutenu les mêmes combats et leur tendresse fraternelle devient plus grande encore qu’elle ne l’était sur la terre, c’est pour cela qu’ils ne cessent de nous protéger et de prier pour nous. LT 263
Je ne me repens pas de m’être livrée à l’Amour. Oh ! non, je ne m’en repens pas, au contraire ! » DE 30 septembre
Je vois ce que j’ai cru Je possède ce que j’ai espéré Je suis unie à Celui que j’ai aimé de toute ma puissance d’aimer. LT 245
0 commentaires