Un roi humilié…
Un roi de l’univers, humilié, enchaîné, jugé comme un malfaiteur… Quelle royauté ?!
Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » Jn 18, 33b-37
J’ai compris ce qu’était la véritable gloire. Celui dont le royaume n’est pas de ce monde me montra que la vraie sagesse consiste à « vouloir être ignorée et comptée pour rien », à « mettre sa joie dans le mépris de soi-même »… Ms A,71r°
Pour comprendre la royauté de Jésus, Thérèse nous invite à demeurer au pied de la Croix, à contempler sa Face…
Jésus est tout sanglant, Il est couronné d’épines !… Jésus brûle d’amour pour nous… Regarde sa Face adorable !… Regarde ses yeux éteints et baissés !… regarde ces plaies… Regarde Jésus dans sa Face… Là tu verras comme il nous aime. LT 87
Thérèse a compris que la royauté de Jésus n’est pas de ce monde:
Petite Sœur bien-aimée, ne recherchons jamais ce qui parait grand aux yeux des créatures. Salomon, le roi le plus sage qui fut jamais sur la terre, ayant considéré les différents travaux qui occupent les hommes sous le soleil, la peinture, la sculpture, tous les arts, comprit que toutes ces choses étaient soumises à l’envie, il s’écria qu’elles ne sont que vanité et affliction d’esprit !…
La seule chose qui ne soit point enviée c’est la dernière place, il n’y a donc que cette dernière place qui ne soit point vanité et affliction d’esprit… LT 243
Alors que Thérèse est à la toute fin de sa vie, malade, et qu’elle tient difficilement sa plume, elle écrit une dernière prière pour ses novices. Dans ces quelques lignes, riches de tout son chemin spirituel, elle leur indique la route pour suivre leur Roi… Aujourd’hui, c’est à nous qu’elle propose cette prière:
O Jésus ! lorsque vous étiez Voyageur sur la terre vous avez dit : «Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes.» O Puissant Monarque des Cieux, oui mon âme trouve le repos en vous voyant revêtu de la forme et de la nature d’esclave, vous abaisser jusqu’à laver les pieds à vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcées pour m’apprendre à pratiquer l’humilité : «Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez vous-même ce que j’ai fait, le disciple n’est pas plus grand que le Maître…. Si vous comprenez ceci vous serez heureux en le pratiquant.» Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre Cœur doux et humble, je veux les pratiquer avec le secours de votre grâce.
Je veux m’abaisser humblement et soumettre ma volonté à celle de mes sœurs, ne les contredisant en rien sans rechercher si elles ont, oui ou non, le droit de me commander. Personne, ô mon Bien-Aimé, n’avait ce droit envers vous et cependant vous avez obéi non seulement à la Ste Vierge et à St Joseph, mais encore à vos bourreaux.
Maintenant c’est dans l’Hostie que je vous vois mettre le comble à vos anéantissements. Quelle n’est pas votre humilité, ô divin Roi de Gloire, de vous soumettre à tous vos prêtres sans faire aucune distinction entre ceux qui vous aiment et ceux qui sont, hélas ! tièdes ou froids dans votre service… A leur appel vous descendez du ciel, ils peuvent avancer ou retarder l’heure du St Sacrifice, toujours vous êtes prêt…….
O mon Bien-Aimé, sous le voile de la blanche Hostie que vous m’apparaissez doux et humble de cœur ! Pour m’enseigner l’humilité vous ne pouvez vous abaisser davantage, aussi je veux, afin de répondre à votre amour, désirer que mes sœurs me mettent toujours à la dernière place et bien me persuader que cette place est la mienne.
Je vous supplie, mon Divin Jésus, de m’envoyer une humiliation chaque fois que j’essaierai de m’élever au-dessus des autres.
Je le sais, ô mon Dieu, vous abaissez l’âme orgueilleuse mais à celle qui s’humilie vous donnez une éternité de gloire, je veux donc me mettre au dernier rang, partager vos humiliations afin «d’avoir part avec vous» dans le royaume des Cieux.
Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue ; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l’humilité et le soir je reconnais que j’ai commis encore bien des fautes d’orgueil, à cette vue je suis tentée de me décourager mais, je le sais, le découragement est aussi de l’orgueil, je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur Vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde je vous répéterai bien souvent : «O Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre!» Prière pour obtenir l’humilité – Pri 20
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