« La vie, c’est apprendre à aimer… »
Aimer, un mot si souvent employé dans notre quotidien, mais qu’entendons-nous vraiment par aimer? Pour un chrétien qu’est-ce qu’aimer? Écoutons Jésus nous enseigner le chemin :
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » Lc 6,27-38
Thérèse a aussi cheminé pour apprendre à aimer… Pour éclairer sa vie quotidienne et ses choix, elle cherche toujours la lumière dans la Parole de Dieu, et essaie de la mettre en pratique là où elle se trouve, au Carmel :
Jésus dit en St Matthieu : «Vous avez appris qu’il a été dit: Vous aimerez votre ami et vous haïrez votre ennemi. Pour moi, je vous dis: aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent.» Sans doute, au Carmel on ne rencontre pas d’ennemis, mais enfin il y a des sympathies, on se sent attirée vers telle sœur au lieu que telle autre vous ferait faire un long détour pour éviter de la rencontrer, ainsi sans même le savoir, elle devient sujet de persécution.
Eh bien ! Jésus me dit que cette sœur, il faut l’aimer, qu’il faut prier pour elle, quand même sa conduite me porterait à croire qu’elle ne m’aime pas : «Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? car les pécheurs aiment aussi ceux qui les aiment.» St Luc, VI. Et ce n’est pas assez d’aimer, il faut le prouver. On est naturellement heureux de faire un présent à un ami, on aime surtout à faire des surprises, mais cela, ce n’est point de la charité car les pécheurs le font aussi. Voici ce que Jésus m’enseigne encore : «Donnez à quiconque vous demande; et si l’on prend ce qui vous appartient, ne le redemandez pas.» Donner à toutes celles qui demandent, c’est moins doux que d’offrir soi-même par le mouvement de son cœur ; encore lorsqu’on demande gentiment cela ne coûte pas de donner, mais si par malheur on n’use pas de paroles assez délicates, aussitôt l’âme se révolte si elle n’est pas affermie sur la charité. Elle trouve mille raisons pour refuser ce qu’on lui demande et ce n’est qu’après avoir convaincu la demandeuse de son indélicatesse qu’elle lui donne enfin par grâce ce qu’elle réclame, ou qu’elle lui rend un léger service qui aurait demandé vingt fois moins de temps à remplir qu’il n’en a fallu pour faire valoir des droits imaginaires. Si c’est difficile de donner à quiconque demande, ce l’est encore bien plus de laisser prendre ce qui appartient sans le redemander ; ô ma Mère, je dis que c’est difficile, je devrais plutôt dire que cela semble difficile, car Le joug du Seigneur est suave et léger, lorsqu’on l’accepte, on sent aussitôt sa douceur et l’on s’écrie avec le Psalmiste : «J’ai couru dans la voie de vos commandements depuis que vous avez dilaté mon cœur.» Il n’y a que la charité qui puisse dilater mon cœur. (…) Ah ! que les enseignements de Jésus sont contraires aux sentiments de la nature ! Sans le secours de sa grâce il serait impossible non seulement de les mettre en pratique mais encore de les comprendre. Ms C 15v°-16r°, 18v°
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