Soyez parfaits…
CELUI QUI GARDE LA PAROLE DU CHRIST CONNAIT L’AMOUR DE DIEU DANS SA PERFECTION… Quand Jésus nous demande « d’être parfaits comme notre Père céleste est parfait »
Il ne nous lance pas le défi de la parfaite perfection, Il nous accompagne dans ce combat et stimule notre vigilance. « Des paroles et des actes » qu’Il accomplit lui-même jusqu’au bout sur la croix. Là est notre force si nous nous tenons au pied de la croix.
Notre Pape François vient de le rappeler dans son message pour la XXIIème Journée Mondiale du Malade. « Celui qui est sous la Croix avec Marie, apprend à aimer comme Jésus ». La Croix « est la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il pénètre dans notre péché et le pardonne, entre dans notre souffrance et nous donne la force de la supporter, mais aussi dans la mort pour la vaincre et nous sauver… La Croix du Christ nous invite également à nous laisser gagner par la contagion de cet amour, elle nous enseigne à considérer toujours l’autre avec miséricorde et amour, surtout celui qui souffre et a besoin d’aide » (Chemin de la croix avec les jeunes, Rio de Janeiro, 26 juillet 2013).
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter.
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Mt 5, 38-48
L’appel de Jésus à aimer ses ennemis (ou tout simplement son prochain) a soutenu Thérèse dans son combat de la pratique de la charité fraternelle. Il soutient le nôtre et nous invite à la vigilance.
…La pratique de la charité ne m’a pas toujours été si douce, je vous le disais à l’instant, ma Mère chérie ; pour vous le prouver, je vais vous raconter certains petits combats qui certainement vous feront sourire.(…) Une autre fois, j’étais au lavage devant une sœur qui me lançait de l’eau sale à chaque fois qu’elle soulevait les mouchoirs sur son banc ; mon premier mouvement fut de me reculer en m’essuyant la figure, afin de montrer à la sœur qui m’aspergeait qu’elle me rendrait service en se tenant tranquille, mais aussitôt je pensai que j’étais bien sotte de refuser des trésors qui m’étaient donnés si généreusement et je me gardai bien de faire paraître mon combat.
Je fis tous mes efforts pour désirer de recevoir beaucoup d’eau sale, de sorte qu’à la fin j’avais vraiment pris goût à ce nouveau genre d’aspersion et je me promis de revenir une autre fois à cette heureuse place où l’on recevait tant de trésors. Mère bien-aimée, vous voyez que je suis une très petite âme qui ne peut offrir au bon Dieu que de très petites choses, encore m’arrive-t-il souvent de laisser échapper de ces petits sacrifices qui donnent tant de paix à l’âme ; cela ne me décourage pas, je supporte d’avoir un peu moins de paix et je tâche d’être plus vigilante une autre fois. Ms C 30 r° -31 r°
Quant à l’appel à « être parfaits comme notre Père est parfait », il a suscité et décuplé le désir de sainteté chez Thérèse « la petite », n’hésitant pas à tenir tête à des confesseurs frustrants. Mère Agnès témoignera plus tard : Sr Thérèse souffrait beaucoup de la part des confesseurs, des prédicateurs de retraite … On l’effrayait, on paralysait ses élans.
« Mon père, je veux devenir une sainte, je veux aimer le Bon Dieu autant que sainte Thérèse », dit-elle à un prédicateur. – Quel orgueil et quelle présomption ! lui fut-il répondu (…). Modérez vos désirs téméraires. « Mais, mon père, je ne trouve pas que ce soient des désirs téméraires, je puis bien aspirer à la sainteté, même une sainteté plus élevée si je le veux que celle de Ste Thérèse, puisque notre Seigneur a dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Voyez mon père, comme le champ est vaste ; et il me semble que j’ai le droit d’y courir.
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