Joie de l’attente : VEILLEZ !
Avec ce premier dimanche de l’Avent, commence le temps de l’attente joyeuse de la venue de Jésus notre Sauveur. Aujourd’hui, le Christ désire descendre dans ma « demeure »!
Allons-nous l’attendre comme un portier vigilant ? Veiller, porte fermée, dans la peur d’être surpris ? Ou encore, s’endormir sans se soucier de Celui qui vient ?
Veillons en laissant ouverte la porte de notre cœur. Que les « courants d’air » qui agitent notre quotidien ne la referment pas…
Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » Mc 13, 33-37
« Je dors, mais mon cœur veille… » Cette parole de « la bien-aimée » du Cantique des Cantiques (5,2) convient tout à fait à Thérèse. Sa vie est faite de « nuits » plus ou moins longues. Mais elle demeure éveillée, « éveillée » dans sa foi, sans cesse en attente de Celui qu’elle aime… C’est en ces termes qu’elle invite à sa profession religieuse :
N’ayant pu vous inviter à la bénédiction Nuptiale (sa Profession) qui leur a été donnée sur la montagne du Carmel, le 8 Septembre 1890, (la cour céleste seule y étant admise) vous êtes néanmoins priés de vous rendre au Retour de Noces qui aura lieu Demain, Jour de l’Eternité, auquel jour Jésus, Fils de Dieu, viendra sur les Nuées du Ciel dans l’éclat de sa Majesté, pour juger les Vivants et les Morts. L’heure étant encore incertaine, vous êtes invités à vous tenir prêts et à veiller. Ms C, 23r°
Tous, nous sommes invités à la Rencontre avec le Christ dès maintenant, aux Noces de l’Agneau : tenons-nous prêts et veillons sans nous décourager !
Au Carmel, il arrive que Thérèse dorme pendant ses oraisons. Se culpabilise-t-elle de n’avoir pas pu « veiller « ? Que fait-elle à son réveil ? Lisons cet extrait de sa parabole du petit oiseau auquel elle se compare :
O Jésus ! que ton petit oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était grand ?… Jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence, de sommeiller devant toi… Oui, c’est là encore une faiblesse du petit oiseau lorsqu’il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l’empêchent de voir un seul rayon, malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous sa petite aile et le pauvre petit être s’endort, croyant toujours fixer son Astre Chéri. A son réveil, il ne se désole pas, son petit cœur reste en paix, il recommence son office d’amour… Ms C, 5v°
Il y a des moments où dans la prière, le sommeil, les distractions nous emportent ou nous replient sur nous-mêmes ! Qui ne s’est pas désolé de cela ?! Thérèse nous apprend à notre réveil à reprendre notre « office d’amour » et, de nouveau, à veiller en paix !
Thérèse, éducatrice de ses jeunes Sœurs à la vie du Carmel, les encourage, mais aussi les reprend lorsque leurs comportements ne sont pas ajustés à leur choix de vie ! Mission difficile qui lui demande d’adopter l’attitude du « veilleur »:
Heureusement pour mes sœurs, depuis que j’ai pris place dans les bras de Jésus, je suis comme le veilleur observant l’ennemi de la plus haute tourelle d’un château fort. Rien n’échappe à mes regards ; souvent je suis étonnée d’y voir si clair et je trouve le prophète Jonas bien excusable de s’être enfui au lieu d’aller annoncer la ruine de Ninive. J’aimerais mille fois mieux recevoir des reproches que d’en faire aux autres… Ms C, 23 r°
Mettons-nous dans les bras de Jésus. Ainsi nous serons les « veilleurs » de notre cœur et nous débusquerons l’ennemi qui cherche à s’emparer de notre « demeure », en changeant la joie en tristesse ou l’enthousiasme en découragement !
Et n’hésitons pas à prendre quelques moyens pour nous aider à veiller : petit temps de prière chaque jour, lecture de la Parole de Dieu, accueil et service de ceux qui frappent à notre porte…!
Veillons avec Thérèse, tel un petit oiseau ayant toujours le goût de Jésus dans le coeur !