Tout nous est donné!
Dieu créé avec Amour et Il confie sa Création aux hommes.
Jésus nous invite à entrer dans une vraie relation, la seule qui nous permet de porter du fruit: fruit qui ne doit pas nous enfermer sur nous-même, fruit que nous ne pouvons nous accaparer. Il nous invite à entrer dans la logique d’une relation d’Amour qui ne peut se vivre que dans le don reçu et redonné…
« Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : ‘Ils respecteront mon fils.’ Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : ‘Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !’ Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. » Mt 21, 33-43
Dieu n’attend de nous que la reconnaissance. Thérèse l’affirme très fort, quand elle explique à sa sœur Marie, sa petite voie:
Ah! si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l’âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d’arriver au sommet de la montagne de l’amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance. Ms B,1v°
En commençant à écrire l’histoire de son âme, Thérèse n’a pas d’autre but que de chanter sa reconnaissance :
D’ailleurs je ne vais faire qu’une seule chose : Commencer à chanter ce que je dois redire éternellement «Les Miséricordes du Seigneur!!!»… Ms A 1r°
Au soir de sa vie, s’adressant à la Vierge Marie, Thérèse demeure dans la même attitude:
Tout ce qu’Il ma donné Jésus peut le reprendre
Dis-lui de ne jamais se gêner avec moi… PN54
Thérèse nous explique cela par des exemples très concrets:
Mère bien-aimée, j’écrivais hier que les biens d’ici-bas n’étant pas à moi, je ne devrais pas trouver difficile de ne jamais les réclamer si quelquefois on me les prenait. Les biens du Ciel ne m’appartiennent pas davantage, ils me sont prêtés par le Bon Dieu qui peut me les retirer sans que j’aie le droit de me plaindre.
Cependant les biens qui viennent directement du bon Dieu, les élans de l’intelligence et du cœur, les pensées profondes, tout cela forme une richesse à laquelle on s’attache comme à un bien propre auquel personne n’a le droit de toucher… Par exemple (…) en récréation on dit tout bas à sa compagne une parole pleine d’esprit et d’à-propos ; si elle la répète tout haut sans faire connaître la source d’où elle vient, cela paraît encore du vol à la propriétaire qui ne réclame pas, mais aurait bien envie de le faire et saisira la première occasion pour faire savoir finement qu’on s’est emparé de ses pensées.
(…) Maintenant, je puis le dire, Jésus m’a fait la grâce de n’être pas plus attachée aux biens de l’esprit et du cœur qu’à ceux de la terre. S’il m’arrive de penser et de dire une chose qui plaise à mes sœurs, je trouve tout naturel qu’elles s’en emparent comme d’un bien à elles. Cette pensée appartient à l’Esprit-Saint et non à moi puisque St Paul dit que nous ne pouvons, sans cet Esprit d’Amour, donner le nom de «Père» à notre Père qui est dans les Cieux. Il est donc bien libre de se servir de moi pour donner une bonne pensée à une âme ; si je croyais que cette pensée m’appartient je serais comme «L’âne portant des reliques» qui croyait que les hommages rendus aux saints s’adressaient à lui. Ms C, 19r°-v°Ah! quelle paix inonde l’âme lorsqu’elle s’élève au-dessus des sentiments de la nature… Non il n’est pas de joie comparable à celle que goûte le véritable pauvre d’esprit. Ms C, 16 v°
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