Depuis combien de temps êtes-vous Sœur Oblate de Ste Thérèse ?

Sr Valérie: J’ai eu la joie de faire profession en octobre 1997, année qui marquait le centenaire de «  l’entrée dans la vie » de Ste Thérèse. Actuellement, je suis en communauté aux Buissonnets, la maison d’enfance de Ste Thérèse à Lisieux.

Dans la Vie Religieuse, vous renoncez à beaucoup de choses. Faire vœux de chasteté, pauvreté, obéissance, cela peut-il rendre heureux ?

Sr Valérie: Je suis toujours gênée quand on présente la Vie Religieuse comme renoncement à….
Pour moi, être religieuse, c’est d’abord la réponse à un appel du Seigneur. En acceptant cette suite du Christ,  je choisis de ne pas me marier, ce qui implique que je n’aurai pas d’enfants, je choisis la mise en commun des biens et tout ce que cela suppose dans l’organisation de la vie quotidienne,  je m’engage à écouter les appels de ce monde au sein du corps Congrégation. Le renoncement enferme, le choix libère. Tout être humain est candidat au bonheur. Les religieux et religieuses ne font pas exception, car comme le dit le pape François « la joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Avec Jésus-Christ, la joie nait et renait toujours. »

Qu’est-ce qui est source de joie dans votre vie ?

Sr Valérie : J’ai la chance d’avoir un tempérament naturellement joyeux et de voir plus facilement le verre à moitié plein que le verre à moitié vide.

Comme le dit le psaume 36 : « Mets ta joie dans le Seigneur, il comblera les désirs de ton cœur. » Voilà mon espérance, voilà ma règle de vie. En être conscient quand tout va bien c’est important, l’expérimenter dans les moments difficiles voilà la source de la joie profonde. Notre fondateur disait : «  Vous êtes faites pour faire rayonner l’Amour ». Comment rayonner si je ne suis pas habitée par cette joie profonde qui m’unit au Christ ?

Ste Thérèse a-t-elle un message particulier sur la joie ?

Sr Valérie : Pour moi, les textes de Thérèse sont un hymne à la joie. Mais j’aime particulièrement la poésie 45 qui justement s’appelle « ma joie » où elle décrit ce qu’est la joie au sens profond pour elle. « Ma joie c’est la Volonté Sainte de Jésus mon unique amour, alors je vis sans nulle crainte, j’aime autant la nuit que le jour. »

Un chrétien a-t-il plus de raisons d’être heureux que les autres ?

Sr Valérie : Tout chrétien est amené à faire l’expérience d’une rencontre avec un Dieu qui s’est fait homme et qui a donné sa vie par amour des hommes.

Aimer et être aimé n’est-ce pas là le secret du bonheur ?