« VOICI L’AGNEAU DE DIEU »

Au sortir du temps de Noël où nous nous sommes laissés toucher par l’ENFANT-DIEU, la liturgie nous fait entrer dans le temps ordinaire avec la rencontre de Jean le Baptiste présentant l’AGNEAU DE DIEU ! Que de mystères en un : la manifestation de l’Amour de Dieu pour le Salut du monde … salut que nous avons à accueillir dans l’ordinaire de toute notre vie.

Dans la 1ère Lecture, Isaïe nous montre Israël comme le Peuple Choisi en qui Il se glorifie : « Je vais faire de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »  Israël est conscient de ce choix et rend grâce à son Seigneur en ces termes : « Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. » Dans l’Ancien Testament, l’agneau, immolé pour la Fête de la Pâque symbolisait la rédemption du peuple d’Israël. C’est pourquoi Jésus s’identifie à l’Agneau de Dieu qui apporte le Pardon. Au moment de communier, nous reprenons ces paroles : « Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous, donne-nous la Paix !»

Avec Jean le Baptiste, laissons Jésus « passer devant nous ». Offrons lui la première place dans notre cœur.

En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » Jn, 29-34

Même dans un Carmel, toujours donner la première place à Jésus est éprouvant, y compris dans les plus petites choses. Alors que Sœur Geneviève (Céline) s’apprête à cueillir un perce-neige, sa sœur Thérèse lui rappelle qu’elle doit en demander la permission. Aux yeux de la nouvelle novice, c’est une mièvrerie qui provoque un déluge de larmes. Dans une longue poésie « Le cantique de Céline », Thérèse veut la consoler et lui rappeler comment Jésus a toujours eu pour elles la première place depuis leur plus tendre enfance.

C’est ton amour seul qui m’entraîne.
Mon troupeau je laisse en la plaine
De le garder je ne prends pas la peine,
Je veux plaire à mon seul Agneau
Nouveau. PN 18,35

Jésus, c’est toi, l’Agneau que j’aime
Tu me suffis, ô bien suprême !
En toi, j’ai tout, la terre et le Ciel même
La fleur que je cueille, ô mon Roi
C’est toi !… PN 18,36