UN  CRI !

Dans la vie, il y a parfois des cris qui nous dérangent. Ce sont des revendications qui nous assaillent et auxquelles nous ne pouvons pas apporter de solutions. Il y a aussi des plaintes qui viennent de loin et que nous portons péniblement avec ceux qui subissent des violences. Il y a le cri d’un pauvre, d’un mendiant, d’un mourant, et ceci nous met en face de notre impuissance à soulager celui qui le lance comme un APPEL!  Alors, que faisons-nous ?

Écoutons le cri que l’évangile nous fait entendre ce dimanche :

En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. Mt 15, 21-28

Cette femme cananéenne a la foi. Elle reconnaît en Jésus le « Fils de David » et, en le voyant passer, elle crie : « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! »
Le cœur des disciples en est touché, et celui de Jésus aussi. Ses cris sont tellement insistants, que les disciples demandent à Jésus d’agir en sa faveur pour qu’elle les laissent tranquilles ! Jésus vient à sa rencontre, alors qu’elle n’est pas du peuple d’Israël, auquel Il est envoyé. Mais, devant l’insistance de cette mère dont la fille est tourmentée par un démon, Il se laisse toucher par sa foi et Il répond à son attente.
La guérison de la fille de la Cananéenne est un signe que la Bonne Nouvelle déborde les frontières d’Israël. N’est-ce pas là un signe actuel de la prédication de notre Pape François lorsqu’il nous dit d’évangéliser jusqu’aux périphéries ?
L’évangélisation ne saurait se passer de la prière comme un CRI  vers le Père ! Et c’est bien là que se place notre intercession. La puissance de la prière confiante ne peut que réjouir et toucher le cœur de Dieu.

Dans le Manuscrit C, Thérèse nous rapporte un fait vécu avec une novice  qui voulait écrire à sa sœur pour l’inciter à se consacrer à Dieu. Or, Thérèse lui a fait comprendre qu’une lettre n’était pas indiquée. C’était le Carême et voici ce qu’elle lui répondit :

Il faut nous mettre à l’œuvre, et prions beaucoup. Quelle joie si, à la fin du Carême, nous étions exaucées !

Et Thérèse conclue :

Oh ! miséricorde infinie du Seigneur qui veut bien écouter la prière de ses enfants… A la fin du Carême, une âme de plus se consacrait à Jésus. C’était un véritable miracle de la grâce. Miracle obtenu par une humble Novice.
Qu’elle est donc grande la puissance de la prière ! On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du trône du roi, et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande. Il n’est pas nécessaire pour être exaucée, de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; elles sont toutes plus belles les unes que les autres et je ne saurais laquelle choisir. Je fais comme les enfants qui ne savent pas lire et je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux Lui dire et toujours, Il me comprend.

Pour moi, la Prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel. C’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus. Ms C, 25v°

En suivant la petite voie de l’enfance spirituelle Thérèse nous ouvre un chemin simple pour atteindre le Cœur de Dieu !