Comment Jésus pourrait-il être le Messie, lui qui parait si ordinaire?
Dans l’évangile de ce dimanche, les habitants de Nazareth ne peuvent reconnaître le Messie, en la personne de Jésus. Ils imaginent le connaitre suffisamment : n’est-il pas de chez eux ?
Un prophète ne peut être qu’un personnage extraordinaire…
Et pourtant Jésus n’est-il pas Celui qui se manifeste d’abord dans l’ordinaire de nos vies ?
Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet.
Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. Mc 6,1-6
Si souvent et si spontanément, nous imaginons la vie des prophètes ou des saints comme une vie extra-ordinaire, réservée à une élite, inatteignable… Ils nous apparaissent comme des êtres d’exception particulièrement brillants… Ste Thérèse nous met alors en garde :
Nous jugeons les étoiles d’après leur distance, mais leur véritable beauté, Dieu seul la connaît. Certaines qui nous paraissent toutes petites, ou même que nous ne voyons pas du tout, sont incomparablement plus belles que celles que nous appelons « de première grandeur ».
Sur la terre, on ne sait pas… Souvent, à mesure que les âmes montent, elles perdent l’estime de ceux qui les entourent. De même qu’un ballon s’élevant dans les airs semble de plus en plus petit, ainsi la sainteté la plus sublime est parfois méprisée. Sachant cela, nous «ferions cas de la gloire qu’on reçoit les uns des autres ?» (Jn 5, 44)Les saints ne sont pas saints parce qu’on les reconnaît tels et ne sont pas plus grands parce qu’on a écrit leur «Vie». (…) On verra tant de choses plus tard ! (…) Et quelle illusion d’estimer les saints d’après ce que l’on pense d’eux ! (…) et si les saints revenaient nous dire leur pensée sur ce que l’on a écrit d’eux, on serait bien surpris (…) De qui sommes-nous parfaitement connus sur la terre et de qui sommes-nous parfaitement aimés? Conseils et Souvenirs
Dieu seul connait les cœurs. Comme les habitants de Nazareth qui n’ont pas su reconnaître la véritable identité de Jésus qu’ils croyaient connaitre, ne sommes-nous pas parfois aveuglés sur notre prochain ?
Quelle image nous faisons-nous de la sainteté ?
« Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement »…
« Ne te décourage pas, parce que tu as la force de l’Esprit Saint pour que ce soit possible ; et la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie. » Pape François, L’appel à la sainteté 14-15
La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique, elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père. DE
0 commentaires