Joie dans l’attente : « PREPAREZ LE CHEMIN DU SEIGNEUR… »
L’attente de la venue du Seigneur n’est pas une attente passive ! Un nouvel appel retentit ce dimanche. La voix de Jean-Baptiste s’élève sur les bords du Jourdain : «Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.»
Autrement dit, chacun de nous, comme Jean-Baptiste en son temps, est appelé à faire sa part dans la transformation du monde ! Et elle commence lorsque nous nous ouvrons à la Rencontre. La venue du Seigneur est une promesse qui doit renouveler notre confiance, libérer nos esprits, nous donner de la joie et de l’énergie pour nous lancer pleinement dans la vie.
Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Mc 1, 1-8
Se préparer, se convertir, faire sa part: en avons-nous la volonté ? Ce chemin peut-il être le nôtre ? Écoutons Thérèse exhorter Sœur Marie de la Trinité, sa novice, à s’engager sur sa petite voie, chemin de sainteté.
«Vous me faites penser au tout petit enfant qui commence à se tenir debout, mais ne sait pas encore marcher. Voulant absolument atteindre le haut d’un escalier pour retrouver sa maman, il lève son petit pied afin de monter la première marche. Peine inutile ! il retombe toujours sans pouvoir avancer. Eh bien, consentez à être ce petit enfant ; par la pratique de toutes les vertus, levez toujours votre petit pied pour gravir l’escalier de la sainteté. Vous n’arriverez même pas à monter la première marche, mais le bon Dieu ne demande de vous que la bonne volonté. Du haut de cet escalier, il vous regarde avec amour. Bientôt, vaincu par vos efforts inutiles, il descendra lui-même, et, vous prenant dans ses bras, vous emportera pour toujours dans son Royaume où vous ne le quitterez plus. Mais si vous cessez de lever votre petit pied, il vous laissera longtemps sur la terre. » Conseils et souvenirs
Combien de fois Thérèse n’a-t-elle pas dû attendre ! A chaque fois, ce fut l’occasion de se préparer avec plus d’ardeur à rencontrer Jésus dans sa vie. Elle raconte comment elle s’est préparée à sa première communion, mais aussi à son entrée au Carmel et à sa Profession religieuse. C’est dans le quotidien de sa vie, qu’elle a trouvé les moyens qui l’ont aidée à préparer son cœur pour relire ses motivations, accueillir la volonté du Seigneur et non la sienne, profiter de cette attente pour libérer le meilleur d’elle-même et faire plaisir à Jésus. Viendra le jour où elle consentira à s’abandonner, à s’offrir à Lui afin qu’Il la prépare Lui-même à sa Venue.
Thérèse se prépare à sa première communion
Vous vous souvenez, ma Mère chérie, du ravissant petit livre que vous m’aviez fait trois mois avant ma première Communion ?… Ce fut lui qui m’aida à préparer mon cœur car si depuis longtemps je le préparais déjà, il fallait bien lui donner un nouvel élan, le remplir de fleurs nouvelles afin que Jésus puisse s’y reposer avec plaisir… Chaque jour je faisais un grand nombre de pratiques qui formaient autant de fleurs, et (mes) actes d’amour formaient les boutons de fleurs… Ms A,33r°
Thérèse se prépare à entrer au Carmel
Comment se passèrent ces trois mois si riches en grâces pour mon âme ?… D’abord il me vint à la pensée de ne pas me gêner à mener une vie aussi bien réglée que j’en avais l’habitude, mais bientôt je compris le prix du temps qui m’était offert et je résolus…
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…de me livrer plus que jamais à une vie sérieuse et mortifiée. Lorsque je dis mortifiée, ce n’est pas afin de faire croire que je faisais des pénitences, hélas ! je n’en ai jamais fait aucune… Mes mortifications consistaient à briser ma volonté, toujours prête à s’imposer, à retenir une parole de réplique, à rendre de petits services sans les faire valoir, à ne point m’appuyer le dos quand j’étais assise, etc., Ce fut par la pratique de ces riens que je me préparai à devenir la fiancée de Jésus, et je ne puis dire combien cette attente m’a laissé de doux souvenirs… Trois mois passent bien vite, enfin le moment si ardemment désiré arriva. Ms A 68v°
Thérèse se prépare à sa Profession
Le temps de mes fiançailles (s’écoula)… Il fut bien long pour la pauvre petite Thérèse ! Au bout de mon année, … je dus attendre encore 8 mois… Un soir après complies je cherchai vainement…
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…notre petite lampe sur les planches réservées à cet usage, c’était grand silence, impossible de la réclamer… au lieu de ressentir du chagrin d’en être privée, je fus bien heureuse, sentant que la pauvreté consiste à se voir privée non pas seulement des choses agréables mais encore des choses indispensables… Je faisais aussi bien des efforts pour ne pas m’excuser, ce qui me semblait bien difficile […] Je m’appliquais surtout à pratiquer les petites vertus, n’ayant pas la facilité d’en pratiquer de grandes, ainsi j’aimais à plier les manteaux oubliés par les sœurs et à leur rendre tous les petits services que je pouvais…. (Les pénitences) qu’on m’accordait sans que je les demande consistaient à mortifier mon amour-propre, ce qui me faisait beaucoup plus de bien que les pénitences corporelles […] Le réfectoire qui fut mon emploi aussitôt après ma prise d’habit me fournit plus d’une occasion de mettre mon amour-propre à sa place, c’est-à-dire sous les pieds… […] La Ste Vierge m’aidait à préparer la robe de mon âme ; aussitôt qu’elle fut achevée les obstacles s’en allèrent d’eux-mêmes […] et ma profession fut fixée au 8 Septembre. Ms A 73v°-74
Après plusieurs années au Carmel, Thérèse laisse Dieu la préparer à paraître devant Lui :
A vos yeux le temps n’est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous… Afin de vivre dans un acte de parfait Amour, je m’offre comme victime d’holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu’ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu !… Que ce martyre après m’avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s’élance sans retard dans l’éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour… Pri 6
Merci Thérèse de nous aider, cette semaine, à prendre les bons moyens pour préparer la venue de Jésus. Merci de nous apprendre à désencombrer notre cœur afin que Jésus puisse y demeurer plus pleinement. Merci de nous enseigner le chemin d’abandon pour laisser l’Esprit lui-même nous préparer à accueillir Jésus, notre Sauveur.
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