Le courage d’une parole juste…

Jésus nous interpelle sur notre manière de vivre les relations. Lorsque je suis blessé, contrarié,  ai-je le courage de dire une parole vraie ? Quelle liberté dans ma parole et ma relation avec les autres ?

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »Mt 18, 15-20

Ste Thérèse postulante, se trouve dans cette situation de devoir faire des reproches à l’une de ses Sœurs. Dans le manuscrit C, elle raconte sa démarche qui n’a rien d’un règlement de compte. Elle associe Jésus pour la guider dans le choix de ses paroles.

Il y avait aussi bien des choses dans sa conduite envers les sœurs que j’aurais désiré qu’elle changeât… Dès cette époque le bon Dieu me fit comprendre qu’il est des âmes que sa miséricorde ne se lasse pas d’attendre, auxquelles Il ne donne sa lumière que par degré, aussi je me gardais bien d’avancer son heure et j’attendais patiemment qu’il plaise à Jésus de la faire arriver (…)
Le Bon Dieu me fit sentir que le moment était venu et qu’il ne fallait plus craindre de parler (…) je suppliai le bon Dieu de me mettre à la bouche des paroles douces et convaincantes ou plutôt de parler Lui-même par moi. Jésus exauça ma prière, il permit que le résultat comblât entièrement mon espérance.
(…) je lui dis avec des larmes dans la voix tout ce que je pensais d’elle, mais avec des expressions si tendres, en lui témoignant une si grande affection que bientôt ses larmes se mêlèrent aux miennes. Elle convint avec beaucoup d’humilité que tout ce [que] je disais était vrai (…)
En nous se réalisait ce passage de l’écriture : «Le frère qui est aidé par son frère est comme une ville fortifiée.» Ms C, 21

Thérèse nous rappelle l’attitude du cœur essentielle pour interpeller son frère. La vérité ne peut se faire sans Amour comme il est écrit dans le psaume :

« Amour et Vérité se rencontrent » Ps 84,11