C’est au fond d’un village de la « Suisse-Normande » que j’ai vécu le débarquement. J’avais 11 ans.

       Dès les premiers jours de Juin 44, la nouvelle d’un débarquement Clécy 1imminent circule
 Des bruits sourds se font entendre… Notre famille : oncles, tantes, cousins, cousines…, se rassemble à la ferme. Des abris sont creusés et serviront de dortoir. Le plus souvent, comme de coutume, les adultes sont aux champs ou travaillent au magasin de chaussures. Les jeunes et les enfants, privés d’école,  gardent la maison.

tourisme_normandie_WW2-22bf4En un bel après-midi, des avions, « semblant voler bas et doucement » attirent notre attention : « Oh ! Ils lancent des rubans ! » L’aînée de notre groupe nous fait allonger sous la table de la maison : Grondements, détonations, nuage de poussière
Très vite les parents rentrent de leurs occupations, ils sont apeurés et donnent des informations : « Des bombes sont tombées sur le bourg, il y a des victimes… »  Parmi elles, trois sont des membres de notre famille…

PONt du VeysPlus tard, un jour en plein midi, nouveau bombardement : les vitres volent en éclats, la toiture craque, la maison semble bouger….et le pont, près de notre maison vient de sauter : il est coupé !
Et puis, un dimanche, le jour de ma communion solennelle, de nouveau des bombardements : adieu la communion, il nous faut partir au plus vite, pour nous réfugier chez des amis à quelques kilomètres d’ici… Pauletteen attendant la libération…

 

 

Après cette période difficile,
il m’a fallu du temps,
du temps pour ne plus avoir peur des avions…