« Crois seulement »… est-ce bien raisonnable ?!
Nous sommes tellement habitués à chercher des preuves scientifiques, ou une démonstration qui nous permettrait de croire. Ce n’est pourtant pas le chemin que Jésus propose à Jaïre. Contemplons donc cet exemple de foi qui nous est donné ce dimanche :
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. Mc 5,21-43
Sainte Thérèse a vécu la nuit de la Foi la plus sombre et la plus aride pendant les dix-huit mois qui précédèrent sa mort. Elle a été violemment tentée par le doute. Et elle a ressenti très fortement les exigences de la raison. Ainsi l’exprime-t-elle à Mère Agnès de Jésus en aout 1897 :
Si vous saviez, quelles affreuses pensées m’obsèdent! Priez bien pour moi afin que je n’écoute pas le démon qui veut me persuader tant de mensonges. C’est le raisonnement des pires matérialistes qui s’impose à mon esprit:
Plus tard, en faisant sans cesse des progrès nouveaux, la science expliquera tout naturellement, on aura la raison absolue de tout ce qui existe et qui reste encore un problème, parce qu’il reste beaucoup de choses à découvrir… DE
Mais Thérèse a fait le choix de croire. L’ennemi de la foi est si souvent nous-même. Le progrès qui a été la source de tant d’espoirs peut-il réellement combler le cœur de l’homme ? Certes, il est nécessaire, et il y a contribue, mais est-il la source du vrai bonheur? Jésus seul peut nous guérir de tous nos maux, comme l’évangile d’aujourd’hui nous le montre.
Thérèse l’a bien compris. Elle a donc choisi de porter et subir l’épreuve avec Dieu, en Dieu, en son Amour miséricordieux :
[Jésus] sait bien que tout en n’ayant pas la jouissance de la Foi, je tâche au moins d’en faire les œuvres. Je crois avoir fait plus d’actes de foi depuis un an que pendant toute ma vie.
A chaque nouvelle occasion de combat, lorsque mon ennemi vient me provoquer, je me conduis en brave, sachant que c’est une lâcheté de se battre en duel, je tourne le dos à mon adversaire sans daigner le regarder en face ; mais je cours vers mon Jésus, je Lui dis être prête à verser jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour confesser qu’il y a un Ciel. Je Lui dis que je suis heureuse de ne pas jouir de ce beau Ciel sur la terre afin qu’Il l’ouvre pour l’éternité aux pauvres incrédules.
Aussi malgré cette épreuve qui m’enlève toute jouissance, je puis cependant m’écrier : «Seigneur vous me comblez de joie par tout ce que vous faites.» (Ps. XCI). Ms C, 7r°
Quelle affirmation de foi, de confiance amoureuse en Dieu dans ces paroles !
Avec Thérèse, mettons-nous en marche pour aller vers Jésus. Quand les difficultés de la vie font obstacle à notre foi, osons tourner notre regard vers le Christ, et Lui demander d’affermir notre foi. Les problèmes ne disparaitront pas d’un coup, mais ils seront plus faciles à porter avec le Christ :
Je ne puis m’appuyer sur rien, sur aucune des mes œuvres pour avoir confiance. […]
On éprouve une si grande paix d’être absolument pauvre, de ne compter que sur le bon Dieu. CJ 6.8.4
0 commentaires