Rendre à Dieu ce qui est à Dieu.

A César appartient tout ce qui est du domaine fiscal. A Dieu, c’est l’HOMME qui est sa Gloire ! En commentant cette page d’Évangile de St Matthieu, St Augustin disait ceci : « On rend à César l’image de César qui est sur la monnaie, et à Dieu l’image de Dieu qui est en l’homme. »

En ce dimanche missionnaire, nous pouvons nous interroger sur « l’image de Dieu que nous révélons au monde ». Notre Pape François nous rappelle que «la jeunesse éternelle d’une Église toujours en sortie», trouve sa source dans l’amour du Seigneur. À l’instar des disciples, «ceux qui ont reconnu le Christ ressuscité dans les Écritures et dans l’Eucharistie, et qui portent son feu dans le cœur et sa lumière dans les yeux, sont la première et la principale ressource de la mission». Avec une force: «ils peuvent témoigner de la vie qui ne meurt jamais, même dans les situations les plus difficiles et les moments les plus sombres».

En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode: «Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Mt 22, 15-21

Le Pape poursuit : « Aujourd’hui, comme autrefois, le Seigneur ressuscité est proche de ses disciples missionnaires, et il marche à leurs côtés, surtout lorsqu’ils se sentent perdus, découragés, effrayés face au mystère d’iniquité qui les entoure et qui veut les étouffer. C’est pourquoi « ne nous laissons pas voler l’espérance » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 86). Le Seigneur est plus grand que nos problèmes, surtout lorsque nous les rencontrons dans l’annonce de l’Évangile au monde, car cette mission, après tout, est la sienne et nous ne sommes que ses humbles collaborateurs, des “serviteurs inutiles” (cf. Lc 17, 1)

En vivant les plus petites choses par amour de Jésus, Thérèse leur donne un sens et une fécondité missionnaire :

C’est par la prière qu’on peut aider les missionnaires, on ne peut faire aucun bien lorsqu’on se recherche soi-même. Le zèle d’une carmélite doit embraser le monde. J’espère, avec la grâce de Dieu être utile à plus de deux missionnaires. Je veux être fille de l’Église et prier dans les intentions de notre Saint Père le Pape, sachant que ses intentions embrassent l’univers. Voilà le but général de ma vie.
Ne croyez pas que je me perds dans de longues énumérations. Aux âmes simples , il ne faut pas de moyens compliqués ; comme je suis de ce nombre, un matin, pendant mon action de grâces Jésus m’a donné un moyen simple d’accomplir ma mission.
Dans le Cantique des Cantiques, nous lisons : attirez-moi, et nous courrons à l’odeur de vos parfums. Cette simple parole « attirez-moi » suffit. Lorsqu’une âme s’est laissée captiver par l’Amour, elle ne saurait courir seule, toutes les âmes qu’elle aime sont entraînées à sa suite.
Ms C, 33v°

Marie, première Missionnaire, qui a emmené Jésus dans sa visite à Élisabeth, est notre Mère. Thérèse a composé une poésie à Notre-Dame des Victoires, Patronne des Apôtres, en voici un couplet :

Aux œuvres d’un Missionnaire, vous m’avez unie sans retour
Par les liens de la prière, de la souffrance et de l’amour.
A lui de traverser la terre, de prêcher le nom de Jésus,
A moi, dans l’ombre et le mystère, de pratiquer d’humbles vertus.
Dans ma solitude profonde, Marie, je veux gagner des cœurs
Par votre Apôtre, au bout du monde, je convertirai les pécheurs !
PN 3

Avons-nous cette même disponibilité intérieure qu’avait Thérèse pour accueillir la présence de l’Esprit Saint dans notre vie et répondre : « Me voici, Seigneur, envoie-moi ! »