Suivre le Christ…

En ce dimanche, l’Évangile de Luc nous oriente vers les biens qui ne passent pas. Nous sommes invités à ne pas nous attacher aux gloires passagères.
Orientons notre regard et nos vies vers les joies qui demeurent, à la suite du Christ Jésus.

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : ‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !’ Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. » Lc 14, 25-33

Aujourd’hui, c’est aussi l’anniversaire de la Profession Religieuse de Ste Thérèse au carmel de Lisieux, le 8 septembre 1890. Elle qui a chanté : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même », elle a vécu ce qu’elle a chanté, rejoignant ainsi le psaume de ce dimanche : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la Sagesse ».

Profession_religieuse_de_ThereseJe crois tout simplement que c’est Jésus Lui-même caché au fond de mon pauvre petit cœur qui me fait la grâce d’agir en moi et me fait penser tout ce qu’Il veut que je fasse au moment présent. Quelques jours avant celui de ma profession, j’eus le bonheur de recevoir la bénédiction du Souverain Pontife ; je l’avais sollicitée par le bon Frère Siméon pour Papa et pour moi et ce me fut une grande consolation de pouvoir rendre à mon petit Père chéri la grâce qu’il m’avait procurée en me conduisant à Rome.

Enfin le beau jour de mes noces arriva, il fut sans nuages, mais la veille il s’éleva dans mon âme une tempête comme jamais je n’en avais vue… Pas un seul doute sur ma vocation ne m’était encore venu à la pensée, il fallait que je connaisse cette épreuve…

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Le soir, en faisant mon chemin de la Croix après matines, ma vocation m’apparut comme un rêve, une chimère… je trouvais la vie du Carmel bien belle, mais le démon m’inspirait l’assurance qu’elle n’était pas faite pour moi, que je tromperais les supérieures en avançant dans une voie où je n’étais pas appelée… Mes ténèbres étaient si grandes que je ne voyais ni ne comprenais qu’une chose : Je n’avais pas la vocation !… Ah ! comment dépeindre l’angoisse de mon âme ?… Il me semblait (chose absurde qui montre que cette tentation était du démon) que si je disais mes craintes à ma maîtresse elle allait m’empêcher de prononcer mes Saints Vœux ; cependant je voulais faire la volonté du bon Dieu et retourner dans le monde plutôt que rester au Carmel en faisant la mienne ; je fis donc sortir ma maîtresse et remplie de confusion je lui dis l’état de mon âme… Heureusement elle vit plus clair que moi et me rassura complètement ; d’ailleurs l’acte d’humilité que j’avais fait venait de mettre en fuite le démon qui pensait peut-être que je n’allais pas oser avouer ma tentation. Aussitôt que j’eus fini de parler mes doutes s’en allèrent, cependant pour rendre plus complet mon acte d’humilité, je voulus encore confier mon étrange tentation à notre Mère qui se contenta de rire de moi. Le matin du 8 Septembre, je me sentis inondée d’un fleuve de paix et ce fut dans cette paix «surpassant tout sentiment» que je prononçai mes Saints Vœux… Mon union avec Jésus se fit, non pas au milieu des foudres et des éclairs, c’est-à-dire des grâces extraordinaires, mais au sein d’un léger zéphyr, semblable à celui qu’entendit sur la montagne notre père St Elie… Que de grâces n’ai-je pas demandées ce jour-là !… Ms A 76 r°

Lorsque Jésus nous dit que celui qui ne porte pas sa croix ne peut être son disciple, nous comprenons que la souffrance physique ou morale nous identifie à la Croix du Christ. Thérèse l’a compris et elle a cherché le moyen de pacifier son âme tourmentée. Elle a lutté contre ce qui venait du démon et elle a trouvé, par un acte d’HUMILITE, ce qui est devenu SAGESSE dans son cœur pacifié.