Se convertir… oui, mais comment?
Que dois-je faire pour entrer dans ce chemin? en ai-je la force?

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. Lc 3, 1-6

Comment préparer le chemin du Seigneur? Comment Lui ouvrir nos cœurs? Est-ce par notre propre force ou nos efforts qui parfois nous semblent vains, ou devons-nous tout attendre passivement de Dieu? Comment faire?
Thérèse a répondu à cette question. C’est Soeur Marie de la Trinité, une de ses novices qui nous le rapporte:

« Je me décourageais à la vue de mes imperfections, écrit-elle […]. Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus me dit [alors] : “Vous me faites penser au tout petit enfant qui commence à se tenir debout, mais ne sait pas encore marcher. Voulant absolument atteindre le haut d’un escalier pour retrouver sa maman, il lève son petit pied afin de monter la première marche. Peine inutile! Il retombe toujours sans pouvoir avancer.
Eh bien, soyez ce petit enfant ; par la pratique de toutes les vertus, levez toujours votre petit pied pour gravir l’escalier de la sainteté, et ne vous imaginez pas que vous pourrez monter même la première marche! Non ; mais le bon Dieu ne demande de vous que la bonne volonté. Du haut de cet escalier, il vous regarde avec amour. Bientôt, vaincu par vos efforts inutiles, il descendra lui-même, et, vous prenant dans ses bras, vous emportera pour toujours dans son royaume où vous ne le quitterez plus. Mais si vous cessez de lever votre petit pied, il vous laissera longtemps sur la terre” » CS

Ce n’est pas par nos propres forces que nous pourrons nous convertir. Le Pape François nous mets en garde tout particulièrement contre cela dans sa dernière exhortation: Gaudete et exultate (excellent petit cadeau de Noël, très abordable 😉 ) Alors qu’est-ce que le Seigneur attend de nous?
L’évangéliste nous parle d’ « un baptême de conversion pour le pardon des péchés ». Ce que le Seigneur attend de nous, c’est que nous nous tournions vers Lui, que nous Lui exprimions que nous avons besoin de Lui, de son Amour, de sa Miséricorde… Il ne s’imposera pas chez nous, si d’abord nous ne Lui montrons notre désir de L’accueillir. Ce désir de la sainteté est capital. Il est le point de départ de toute vie spirituelle. Il répond à l’appel que Dieu nous adresse à chacun de nous pour devenir des saints…

Nous sommes ce petit enfant tout en bas de l’escalier, nous essayons de lever notre petit pied, et très vite, nous nous rendons compte que c’est inutile. Nous sommes trop petit pour gravir le rude escalier de la perfection. Allons-nous nous renoncer? ou nous contenter ce qui est au bas de l’escalier? Non, en aucun cas! A la suite de Thérèse, nous allons continuer à lever notre petit pied inlassablement,  même si nous savons que ce n’est pas nos efforts qui nous mèneront à la sainteté.

Nous devons continuellement faire des efforts dans la vie spirituelle, pour persévérer dans la prière, la lecture de la Parole de Dieu, la fréquentation des sacrements, la pratique de la vertu, sans nous laisser décourager, sachant que nos efforts n’ont pas directement pour but de nous sanctifier, mais de nous disposer à nous laisser sanctifier par Dieu. Ils ont pour but de montrer à Dieu notre amour et notre désir de lui. Nos efforts traduisent notre amour de Dieu et notre désir de la sainteté. Ils nous disposent ainsi à la recevoir de Dieu.

Pour cela, pas besoin de grandes choses… profitons de ce temps de l’Avent pour chercher, chaque jour, comment lever notre petit pied, simplement, dans tout ce qui compose notre journée…