C’est en 1931 que les Sœurs Carmélites de Ste Thérèse, Mère Agnès, Sr Marie et Sr Geneviève accueillent les premières Oblates à Lisieux pour continuer la mission de leur jeune Sœur : « Aimer Jésus et Le faire aimer».
Les visiteurs se pressent à Alençon et à Lisieux. Le diocèse en lien avec le Carmel doit mettre en place divers services d’accueil pour tous ceux qui viennent sur les lieux où Thérèse a vécu.
Ainsi s’organise le Pèlerinage et les Sœurs Oblates de Ste Thérèse y participent avec bonheur et enthousiasme. Elles ont suivi cette évolution et ont été heureuses de vivre leur vocation thérésienne en proximité de leur « Grande Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus». Notre histoire de Congrégation est donc mêlée avec celle du Pèlerinage depuis 86 ans.
Ce dimanche 17 décembre nous rendons grâce pour cette belle mission de gardiennes de la maison familiale des Buissonnets qu’aujourd’hui, nous transmettons à d’autres. Un lieu privilégié où nous avons été les humbles témoins des grâces reçues par tant de visiteurs qui ont poussé la porte du jardin.
N’hésitez pas à venir à Lisieux visiter cette maison si vous ne la connaissez pas encore ! Retrouvez cette belle page d’histoire des Soeurs Oblates de Ste Thérèse et rendez grâce avec nous …
Page d'histoire
Action de grâce pour les 86 ans de présence au Pèlerinage Sainte Thérèse – 17 décembre 2017 –
Rassemblées avec vous ce matin pour célébrer l’Eucharistie, nos cœurs de Sœurs Oblates de Ste Thérèse sont remplis à la fois de beaucoup d’émotion et d’une immense reconnaissance pour ce que le Seigneur nous a permis de vivre pendant 86 ans ici au sein du Pèlerinage.
C’est autour de 2010 que l’évolution de la démographie de la Congrégation nous a poussées à nous interroger sur l’avenir de nos communautés et en particulier sur notre présence aux Buissonnets : jusqu’à quand pourrons-nous demeurer ? Après une longue réflexion et de multiples recherches, en dialogue avec la Direction du Sanctuaire, nous avons vu que l’heure était désormais arrivée pour nous de passer le relai. MERCI spécialement à vous P. Ruffray et à vos collaborateurs pour votre écoute et votre compréhension. Cependant, notre action de grâce dépasse largement les Buissonnets et tout ce que nous avons vécu depuis 1931 dans cette maison. En effet, cette fondation à Lisieux a inauguré une longue histoire qui s’est traduite par d’autres implantations évoluant au gré du développement du Pèlerinage, cherchant à s’adapter, à améliorer l’accueil des pèlerins et à répondre à leurs attentes. Permettez-moi de faire un petit détour historique car c’est aussi cela qui habite nos cœurs ce matin.
Notre Congrégation naît en 1924 en Vendée dans une région déchristianisée où notre Père Fondateur, le Père Gabriel Martin souhaite que nous soyons « établies pour aimer le bon Dieu et le faire aimer à la place de ceux qui ne l’aiment pas ». Depuis 1908, il a une relation d’amitié spirituelle forte avec Ste Thérèse, « sa Sœur du Ciel », alimentée par une correspondance régulière avec Mère Agnès de Jésus et Mère Thérèse de la Ste Face, longtemps Sous-Prieure du Carmel, vendéenne et qui est aussi sa fille spirituelle. Connaissant cet institut naissant, Mère Agnès en 1930 exposera le désir du Carmel à l’Evêque de Luçon : voir à Lisieux des Oblates « au service de la Petite Thérèse et de toutes ses œuvres. »
C’est ainsi que les 2 premières Sœurs arrivent le 17 avril 1931 au Pavillon d’Alençon. Sr Marie de l’Assomption et Sr Rose Texier. Ce sont elles encore qui viendront le 19 octobre suivant aux Buissonnets.
Ce jour, elles arrivent pour la messe au carmel, puis rencontrent au parloir les 3 Sœurs de Thérèse : Mère Agnès, Sr Marie du Sacré-Cœur et Sr Geneviève. Rencontre que les jeunes Oblates ont qualifiée de « touchante » et se disant ‘heureuses et très à l’aise devant ces « chères Mères »’ qui les ont comblées des écrits de leur sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et ont redit leur joie de les avoir, près du carmel au centre des œuvres thérésiennes.
Elles ont évoqué des questions pratiques telles que l’organisation de la maison, les fournisseurs, les réparations en cours et l’aménagement d’une volière pour les colombes. Poussant enfin la porte des Buissonnets, elles sont accueillies par Mlle Violette Castel (sœur de l’Abbé François Castel chapelain du sanctuaire et de Sr Marie de la Trinité) qui leur explique tout ce qu’elle connaît au sujet de la maison, du jardin, de la vente et leur remet les clés. La mission de gardiennage commence pour les Oblates ; elle a duré 86 ans. Les Sœurs logeront au belvédère des Buissonnets jusqu’en 2003 avant d’emménager dans la maison toute proche. Sur la proposition de Mgr Germain, d’autres projets verront rapidement le jour dont l’arrivée de nos Frères (les Pères Missionnaires de la Plaine et de Ste Thérèse. Le P. Pineau arrive en 1932. Et plus tard, les Frères Missionnaires de Ste Thérèse). Au printemps suivant, le 10 mai 1932, arrivent 10 puis 15 Oblates dans une maison au 36 rue d’Orbec (actuellement rue du Dr Lesigne) pour faire communauté et se répartir les services.
Alors que la Congrégation ne pouvait s’enraciner plus longtemps en Vendée, commence providentiellement notre mission au Pèlerinage : * à la crypte, à la basilique en construction, au Carmel pour la sacristie et la décoration, à la maison des chapelains et prêtres de passage (« au 33 »). Et lorsque la Maîtrise des petits clercs verra le jour en 1936, trois Soeurs veilleront à l’intendance de leur maison ainsi qu’aux besoins personnels de ces enfants et de leurs éducateurs. Elles y demeureront 46 ans jusqu’en 1978. *D’autres, de 1942 à 1953, seront au service du séminaire de la mission de France tout juste fondé. *En 1952, des Sœurs Oblates arrivent au centre spirituel de l’Ermitage. Nous le quitterons en 2000 après 48 ans d’accueil et d’animation spirituelle auprès des pèlerins. *En 1955, nous assurons une permanence d’accueil au foyer Ste Thérèse jusqu’en 1969. *Enfin, en 1990, une communauté est ouverte sur le boulevard Duchesne Fournet en proximité des Buissonnets. Elle permet à quelques sœurs d’apporter leur aide à l’accueil des pèlerins pendant 22 ans.
En quittant notre mission de gardiennes des Buissonnets, une page d’histoire se tourne. C’est une belle page qui a permis à la Congrégation, en traversant les mutations de l’Eglise et du monde, de ne jamais perdre de vue son enracinement thérésien. « Vous serez thérésiennes ou vous ne serez pas !» disait notre Fondateur, le Père Gabriel Martin. Car, en effet, notre raison d’être comme Religieuses est liée essentiellement à Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, ancrée dans son expérience spirituelle et son désir d’être missionnaire de l’Amour Miséricordieux. Il nous a voulues pour aider Thérèse dans sa mission d’amour puisqu’elle n’avait d’autre désir que d’ ‘Aimer Jésus et le faire aimer’. Aujourd’hui comme hier, Sœurs Oblates de Ste Thérèse, à la manière de Thérèse, notre vocation et mission en tout lieu, est de nous offrir à l’Amour Miséricordieux du Seigneur, pour être l’Amour au cœur de l’Eglise, aider les prêtres, les missionnaires, toute l’Eglise à travers tout ce que nous vivons et quelque soient les lieux, nos activités, notre âge, notre santé, notre situation.
C’est dire combien l’arrivée des premières « Oblates du P. Martin », comme nous appelaient les Soeurs de Thérèse, aux œuvres du Pèlerinage à Alençon puis aux Buissonnets, avait du sens pour la Congrégation qui n’était pas encore reconnue comme telle par l’Eglise. Elle le sera le 6 avril 1933 par Mgr Picaud. C’est donc ici que la spiritualité de la Congrégation s’est en grande partie affermie, approfondie, enrichie d’une manière toute particulière. Les communautés qui ont collaboré avec vous à cette transmission du message de Thérèse ont toujours eu une responsabilité spécifique au sein de la Congrégation.
Notre reconnaissance s’adresse également à nos Sœurs Carmélites. « N’oubliez jamais ce que vous devez au Carmel ! » disait encore le P. Martin à ses filles que nous sommes ! Dès notre arrivée à Lisieux, elles nous ont accueillies et ont toujours veillé d’une manière toute spéciale sur notre Congrégation naissante. Le 6 avril 1933, la Congrégation est reconnue par l’Eglise, la cérémonie de vêture et de profession des toutes premières Oblates ont lieu à la chapelle du carmel. Mère Agnès a été partie prenante et cheville ouvrière de cet évènement. Ce jour correspondant au 50ème anniversaire de sa prise d’habit.
Les Sœurs Oblates qui ont été gardiennes des Buissonnets jusqu’en 1959 (date d’entrée dans la Vie de Sr Geneviève) se souviennent avec quelle attention Sr Geneviève a veillé minutieusement dès notre installation, à tous les moindres détails qui concernaient « leur » maison familiale. Elle n’hésitait pas à intervenir pour des bougies sur la cheminée posées de travers, une burette ébréchée, une nappe à carreaux mise malencontreusement sur la table de la salle à manger à la place des traditionnelles nappes blanches de la famille. Rien ne lui échappait !
Les souvenirs sont nombreux. Durant la guerre, la maison fut épargnée malgré les bombes tombées dans le quartier sans exploser ! Je voudrais souligner la période du débarquement, à partir du 6 juin 1944, qui a marqué nos Sœurs présentes à cette époque. Elles ont du quitter la maison des Buissonnets pour se réfugier avec les chapelains, les Pères de la Mission de France, les petits clercs et les carmélites à la crypte devenue pendant 2 mois et demi un habitat partagé, une « collocation » sécurisée. Avant la fin de cette douloureuse période, nos Sœurs ont emmené les 2 filles Martin accompagnées de 4 autres carmélites, voir une dernière fois leur « chère maison » qu’elles ont visité de la cave au grenier. Une joyeuse escapade qui s’acheva par un goûter autour de la table de la salle à manger. Une attention qui suscita paraît-il une « explosion de bonheur » ! Les liens fraternels et la collaboration dans la mission thérésienne a évolué au fil du temps mais ils demeurent bien vivants. Depuis 1931, une cinquantaine de Sœurs ont été envoyées en mission aux Buissonnets.
Nombreuses sont celles qui ont donné de leur temps ponctuellement au long de l’année ou au moment de grande affluence… Toutes ont été très heureuses d’y vivre, d’aimer, d’accueillir un peu au nom de la famille Martin, tous ceux qui poussaient la porte, « pieux pèlerins ou simples curieux » – expression des premières gardiennes. Certains entretiennent encore des relations avec des sœurs qui les ont accueillis. Aujourd’hui, nous tenons à dire MERCI à Ste Thérèse, à ses Sœurs, ses parents, à Notre Dame du Sourire, avec laquelle nous avons partagé cette mission de gardiennage. MERCI à tous ceux et celles avec qui nous avons eu la joie de collaborer d’une manière ou d’une autre, au long des 86 années : prêtres, Laïcs, Sœurs, bénévoles et salariés. Avec vous, nous rendons grâce au Seigneur pour cette longue histoire d’amitié, de fraternité et de service du Seigneur à travers la collaboration aux œuvres thérésiennes, pour faire connaître humblement le chemin de sainteté de la « Petite Thérèse » devenue Docteur de l’Eglise et celui de ses parents.
Notre collaboration ne s’arrêtera pas forcement au 31 décembre 2017. Quelle forme prendra-t-elle à l’avenir ? Laissons la liberté à l’Esprit et à la famille Martin de nous l’inspirer si telle est la volonté du Seigneur.
Depuis 1931, jour après jour, les Sœurs ont offert à l’Amour de Dieu la vie des hommes et des femmes qui les entouraient, la vie de chacun de vous pour qu’elle soit habitée de cette Bonté et cette Miséricorde de Dieu. Soyez assurés que nous continuerons de vous aimer et que vous demeurerez présents dans notre offrande quotidienne. Cette prière d’offrande au cœur de notre mission de Sœurs Oblates de Ste Thérèse, ce matin, nous vous proposons de la prier ensemble. Elle sera notre manière de rendre grâce au Seigneur et de tout remettre entre ses mains ; Lui seul saura donner fécondité à cette belle page d’histoire commune. O mon Dieu Trinité Bienheureuse …
merci aux cheres sœurs pour la mission vecue fidèlement.que dieu vous benisse!!!!!!!
Merci Nicole ! Que le Seigneur vous bénisse également en ce beau temps de Noël ainsi que tous ceux qui sont chers à votre cœur.