Les  Remparts  se font rares de nos jours, autour de nos  Cités modernes, mais bien présents   dans la Bible, ils sont porteurs d’une double signification : matérielle et spirituelle. Matérielle comme protection directe, immédiate, contre les attaques des ennemis. Spirituelle pour signifier la protection du Très Haut sur son peuple. Lui-même, Dieu, étant souvent appelé « Rempart »  notamment dans les psaumes. Pour aujourd’hui, nous retiendrons cette citation d’Isaïe.  (62, 6)

 « Sur tes  Remparts, Jérusalem, j’ai posté des guetteurs. A longueur de jour, à longueur de nuit, ils ne doivent jamais rester inactifs … ni se taire ! »

Ces guetteurs, Isaïe nous les présente comme prophètes chargés de transmettre ce qu’ils perçoivent de la « Parole du Seigneur et de son Salut qui vient … Nous mettant à l’écoute de la Paix … d’un message de bonté … ces guetteurs élèvent la voix tous ensemble … ils voient le Seigneur en train   de réconforter et racheter son peuple …   déployant sa Sainteté jusqu’aux confins de la terre pour que tous voient son Salut ».      Comme dans de nombreux textes d’Isaïe, nous retrouvons ici les grands thèmes de l’ Avent : attendre – guetter – veiller – annoncer – préparer – se réjouir – accueillir – reconnaître ce Messie Sauveur  qui vient nous rejoindre, mais avec tant de discrétion, que nous pourrions manquer sa venue au milieu de l’encombrement de nos vies humaines. Dieu merci !  les guetteurs sont toujours à leur poste pour nous tenir éveillés.

 Les  Remparts   sont bien toujours là dans nos Cités modernes et ses  guetteurs présents à leur poste de garde. Et je pense spécialement à la  Vie consacrée dans sa forme monastique. Les monastères ont toujours été des lieux d’asile en cas de danger pour les populations environnantes. En dehors de cela, la clôture, souvent très stricte, ne s’ouvrait  que dans des circonstances très exceptionnelles. Le Concile, bousculant les habitudes ancrées dans un lointain passé, avait donné une impulsion forte pour la mise en œuvre du  « Renouveau de la Vie consacrée »  Les monastères ( masculins comme féminins ) ne furent pas à la traîne afin de réactualiser leurs projets de vie et de chercher les moyens d’une présence missionnaire plus adaptée au monde. Ce n’était pas une affaire de mode, mais une urgence apostolique.

Les  Remparts   des Monastères : grilles, clôtures, portes … se sont ouverts pour accueillir religieux ou laïcs en quête de silence, de réflexion, de prière, de ressourcement … Puis l’accueil s’est progressivement intensifié et diversifié. Ce ne sont plus seulement des croyants qui frappent à leurs portes, mais également des incroyants, des gens en recherche ou à la dérive, profondément blessés parfois.

J’emprunte à Olivier Delacroix q.q. lignes de son témoignage tandis qu’il était accueilli en clôture, chez les Moniales du Pesquié, dans l’Ariège pour le tournage d’un de ses films     « Les mystères de la foi »  que vous avez peut-être vu à la télé.     ( paru dans Panorama de sept. dernier )

« Inoubliable ! dit-il. Ce sont les personnes qui m’ont le plus marqué. Parce qu’elles sont les plus libres. C’est paradoxal pour des femmes qui vivent cloîtrées. Non ? Délestées du superflu, elles rayonnent de tout leur être … Dieu, cette présence toute simple que j’ai senti chez elles. Une paix intérieure qui resplendit sur un visage. Voilà le Dieu que j’ai découvert. J’ai compris qu’il est présent en chacun de nous et que c’est à travers notre humanité qu’il s’exprime ».

Les  Remparts  de nos Cités modernes ce sont ces Monastères où la V.C. assure le rôle des guetteurs dans la prière  pour notre monde – l’accueil de ceux qui cherchent – l’annonce du Salut de Dieu déjà à l’œuvre au milieu de nous. N’hésitez pas à frapper  à la porte des Monastères ou autres communautés religieuses… Vous y serez accueillis à bras ouverts !

R.C.F.  « Parole de Vie »  mercredi  17  décembre  2014