« Le propre de l’amour est de s’abaisser »  dit Ste Thérèse.
Fixons nos yeux sur Celui qui s’abaisse devant ses détracteurs, devant la femme adultère, devant nous pécheurs ! Lui qui est sans péché, ne condamne pas mais Il s’abaisse, prend la dernière place et, sur la Croix, donne sa vie pour que le monde ait la Vie.
« Va, et désormais ne pèche plus… »

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »

Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux,  après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » Jn 8,1-11

Alors qu’elle est déjà très malade, Thérèse a eu un mouvement d’impatience envers l’une de ses Sœurs, mouvement que Mère Agnès a perçu. L’attitude de ses Sœurs lui révèle la miséricorde de Jésus qui ne condamne pas…

Petite Mère chérie, votre petite fille a encore versé de douces larmes tout à l’heure, des larmes de repentir mais encore plus de reconnaissance et d’amour…

Ah ! ce soir, je vous ai montré ma vertu, mes trésors de patience !… Et moi qui prêche si bien les autres ! ! ! Je suis contente que vous ayez vu mon imperfection. Ah ! que cela me fait de bien d’avoir été méchante !… Vous n’avez pas grondé votre petite fille, cependant elle le méritait, votre douceur lui en dit plus long que des paroles sévères, vous êtes pour elle l’image de la miséricorde du bon Dieu. Oui mais…

Sr St J. Baptiste au contraire est ordinairement l’image de la sévérité du bon Dieu, eh bien ! je viens de la rencontrer, au lieu de passer froidement à côté de moi, elle m’a embrassée […] je n’ai entendu que des paroles douces et tendres sortir de sa bouche, alors je l’ai trouvée bien bonne et moi bien méchante…

En rentrant dans notre cellule, je me demandais ce que Jésus pensait de moi, aussitôt je me suis rappelé ces paroles qu’il adressa un jour à la femme adultère : « Quelqu’un t’a-t-il condamnée ?… » Et moi, les larmes aux yeux, je lui ai répondu : « Personne, Seigneur… Ni ma petite Mère, image de votre tendresse, ni ma Sr St Jean B., image de votre justice, et je sens bien que je puis aller en paix, car vous ne me condamnerez pas non plus !… » LT 230