Laissons-nous « transfigurer » !

Prendre le temps de se mettre à l’écart, de s’arrêter… Goûter la grâce d’être en présence de Jésus.
Contempler Jésus le « Divin Soleil », nous laisser « fasciner par le regard divin du Christ ».

Lui seul peut nous embraser de son Amour.

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. » Mt 17, 1-9   

Thérèse, qui se considère comme un tout petit oiseau, s’est laissée fasciner par Dieu, le Grand Aigle. C’est LUI qui nous regarde à l’adoration. Laissons-nous porter par son expérience : être fasciné par le regard de Dieu ce n’est pas s’évertuer à « impressionner Dieu » par nos prouesses ! Demandons la grâce de nous laisser transformer, transfigurer doucement par Lui…

Quelques extraits de la  parabole de l’Aigle Divin et du petit oiseau dans le Ms B 5 r°s :

Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d’un léger duvet. S’envoler comme les aigles, n’est pas en son pouvoir.  Le petit oiseau ne va pas même s’affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent, ni la pluie et si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours.

 

Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa foi ! Jésus, jusqu’à présent je comprends ton amour pour le petit oiseau, puisqu’il ne s’éloigne pas de toi…mais je le sais, et tu le sais aussi, souvent, l’imparfaite petite créature tout en restant à sa place se laisse un peu distraire de son unique occupation.

 

Elle prend une petite graine à droite et à gauche court après un petit ver… puis rencontrant une petite flaque d’eau elle mouille ses plumes à peine formées, elle voit une fleur qui lui plaît, alors son petit esprit s’occupe de cette fleur… enfin, ne pouvant planer comme les aigles, le pauvre petit oiseau s’occupe des bagatelles de la terre. Parfois il est vrai, le cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu’il existe autre chose que des nuages qui l’enveloppent; c’est alors le moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible. Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa foi!!! Jésus, jusqu’à présent je comprends ton amour pour le petit oiseau, puisqu’il ne s’éloigne pas de toi…

 

Oh ! Jésus, que ton petit oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était grand ? S’il était grand, jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence, de sommeiller devant toi.. oui, c’est là encore une faiblesse du petit oiseau lorsqu’il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l’empêchent de voir un seul rayon; malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous la petite aile et le pauvre petit être s’endort, croyant toujours fixer son Astre Chéri. À son réveil, il ne se désole pas. Son petit cœur reste en paix, il recommence son office d’amour, il invoque les Anges et les Saints qui s’élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant, objet de son envie et les Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent en fuite les vautours qui voudraient le dévorer.

 

Caché sous l’apparence d’une blanche hostie, Aigle éternel, tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant… Ô Jésus ! laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie… Comment veux-tu devant cette folie, que mon cœur ne s’élance pas vers toi ?

 

Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses… et ma folie à moi, c’est d’espérer que ton Amour m’accepte comme victime… Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères de m’obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l’Amour avec les propres ailes de l’Aigle divin…

 

Aussi longtemps que tu le voudras, ô mon Bien-Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, il veut être fasciné par ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour… Un jour, j’en ai l’espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau et remontant avec lui au Foyer de l’Amour, tu le plongeras pour l’éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour auquel il s’est offert en victime…